Israël et l’Arabie saoudite sont fâchés contre Washington, car la Maison-Blanche leur a promis à maintes reprises de réduire l’influence iranienne dans la région sans jamais le faire.
Dans un article, le célèbre magazine américain Foreign Policy revient sur la place qu’occupe le président républicain américain, Donald Trump chez les Américains, pour dire que Trump n’est peut-être pas très populaire aux États-Unis, mais qu’il l’est en Israël et en Arabie saoudite.
Selon l’auteur de l’article qui cite l’ex-diplomate américain Dennis Ross, « cet attachement renvoie à la manière d’être de Trump ». S’agissant de la politique étrangère au Moyen-Orient, Trump dit avoir rompu avec la stratégie d’Obama et être revenu aux « vieilles alliances » que sont Israël et l’Arabie saoudite.
« Obama pariait sur un rapprochement avec l’Iran. Trump a choisi le camp adverse et en premier lieu l’Arabie saoudite et Israël », résume le diplomate, pour qui Trump utilise « une rhétorique agressive et menaçante contre l’Iran » qui plaît beaucoup à Riyad et à Tel-Aviv. Mais est-ce un réel motif de satisfaction pour les Saoudiens et les Israéliens ?
« En dépit d’un discours incendiaire, l’administration Trump n’est jamais allé jusqu’à mettre à exécution ses menaces anti-iraniennes, se contentant, tout comme son prédécesseur, de recourir à des sanctions. En ce sens, le soutien affiché par Trump aux Israéliens et aux Saoudiens a une portée plutôt symbolique. Cela dit, l’axe israélo-saoudien a décidé de se contenter de la portion congrue et voit déjà dans le langage du président US de quoi apaiser sa rage. Mais en Israël et en Arabie saoudite, d’aucuns ne se laissent pas piéger par ce jeu qui exigent que les paroles se traduisent en actes. »
« Au Yémen, le parti pris américain en faveur de Riyad et contre l’Iran n’a pas poussé Washington à intervenir en faveur des Saoudiens et à bombarder les Houthis. Quant à Israël, les États-Unis donnent plutôt l’impression de le lâcher en Syrie en faveur de la Russie et de l’Iran, dont l’influence gagne du terrain de jour en jour. Le pari est plus que jamais difficile à gagner pour Israël et l’Arabie saoudite », conclut la revue.