Selon Andrew Korybko, expert russe des questions politiques, le déclin de l’influence des muftis wahhabites sur la scène politique saoudienne n’annonce pas pour autant une amélioration de la situation des minorités dans ce pays.
« Mohammed ben Salmane veut se servir de ses réformes économiques et sociales à l’horizon 2030 comme d’un levier pour éjecter les cheikhs wahhabites du pouvoir, jusqu’à ce que le régime devienne l’institution la plus puissance du royaume et n’ait plus le moindre rival », a ainsi expliqué Andrew Korybko lors d’une interview avec le journaliste de l’agence de presse iranienne Tasnim.
Et de poursuivre :
« Les cheikhs wahhabites en Arabie saoudite étaient les seules forces institutionnelles capables de maintenir l’équilibre contre la monarchie, mais ils ont maintenant les mains et pieds liés. Ils ont été domptés et ont perdu toute capacité de s’opposer au régime. »
« Le wahhabisme est une idéologie sectaire qui est derrière les crimes que l’Arabie saoudite commet contre les chiites du royaume », a-t-il par ailleurs souligné dans une autre partie de l’entrevue.
Selon Korybko, Mohammed ben Salmane a essayé de réduire l’influence des muftis wahhabites dans la société saoudienne, mais cela ne signifie pas que Riyad ait l’intention de changer sa politique à l’égard des minorités à l’intérieur du pays.
« Les dirigeants saoudiens vivent dans la crainte de voir ces minorités transformées en une cinquième colonne de l’Iran, ce qui pourrait mener à une révolution de type République islamique dans le pays », a-t-il conclu.