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Netanyahu a perdu à nouveau son pari

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les soldats israéliens montent la garde dans une localité située sur les hauteurs occupés du Golan. ©Tribune Juive

À peine 24 heures après avoir rencontré le président russe, Vladimir Poutine, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu semble ne pas se sentir satisfait, et ce, en dépit des apparences.

Benjamin Netanyahu et Vladimir Poutine à Moscou, en 2015. ©RT

L’Intéressé avait axé ses pourparlers avec le chef du Kremlin sur l’Iran et la Syrie. Lundi soir, au sortir de cette rencontre, Netanyahu a tenté d’afficher sa satisfaction en affirmant que ses entretiens avec son hôte avaient été « bons » et « profonds », mais le « show » n’a convaincu personne : au lieu de rapporter les supposées réponses de Poutine à ses inquiétudes, comme il se devait de se faire, Netanyahu a repris ses allégations contre l’Iran, allant jusqu’à les assortir de « menace de guerre ». Signe que la colère l’a remporté sur tout autre sentiment.

En effet, dans ses rêves les plus fous, Netanyahu verrait désormais l’Iran « ériger un énorme site balistique dans le sud du Liban » en violation totale de la souveraineté libanaise sur quoi il n’a cessé de mettre l’accent, puisqu’en Syrie, « les Iraniens craindraient les frappes israéliennes ». On se souvient de ce même Netanyahu qui accusait en été l’Iran de vouloir « construire une usine d’armement dans le Sud syrien » et de nuire ainsi à la sécurité israélienne. C’était l’époque où l’Iran, la Russie et la Turquie travaillaient ensemble à l’idée des zones de désescalade en Syrie, époque où Israël a senti avoir perdu la guerre.

Aujourd’hui encore, c’est Sotchi et la perspective d’une fin de la guerre en Syrie qui met Tel-Aviv hors de lui et qui le pousse à délirer. Surtout que selon certaines sources, la clause 11 que la Russie a tenu à inclure dans l’avant-texte de la déclaration finale des pourparlers insiste sur le droit du peuple de se faire restituer « le Golan » en « ayant recours à des mécanismes légaux reconnus par la charte de l’ONU et le droit international », et cela n’est pas du tout pour plaire aux Israéliens.

Dire que la guerre syrienne, Israël et ses alliés l’ont déclenchée pour que le Golan soit annexé à Israël et que cette perspective est plus que jamais inaccessible !

L’axe israélo-américain aidé par les alliés du golfe Persique a d’ailleurs lancé une sans précédent vague de pression pour que Sotchi soit une défaite. Le site Debka, proche des milieux du Renseignement de l’armée israélienne parlait, juste avant la rencontre Netanyahu-Poutine, des mesures prises par la Russie et destinées à « mettre à la porte de la Syrie, le Hezbollah et l’Iran » et à faire d’Assad un président de pacotille.

La déception est grande en ce mardi au sein du camp américain où en dépit de tous les actes de sabotage les pourparlers viennent de commencer à Sotchi. Les Israéliens feraient donc mieux de revoir leur politique « syrienne » à défaut de quoi ils pourraient avoir à faire face à de plus graves problèmes :  il y a deux jours, la presse russe citait le président Assad qui dit ne plus hésiter à prendre pour cible l’aéroport de « Ben Gorion » en Palestine occupée, si « les chasseurs israéliens se payaient une nouvelle fois le luxe de bombarder le sol syrien ».

Les propos d’Assad ont été pris au sérieux puisque les voix s’élèvent au sein de l’armée israélienne pour dire à Netanyahu de mettre de l’eau dans son vin : « bombarder l’aéroport de Ben Gorion revient à déclarer la guerre à Israël. Il faut que nous gardions notre sang-froid », soulignent certains officiers de l’armée israélienne. Le Premier ministre vient de perdre à nouveau un pari, celui de pousser Poutine à changer de camp. 

La vidéo date de 2015

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SOURCE: FRENCH PRESS TV