Le Premier ministre du gouvernement démissionnaire du Yémen a mis en garde contre un « coup de force séparatiste » visant « le gouvernement légal ».
Ce dimanche 28 janvier, Ahmed ben Dagher a reconnu implicitement le bras de fer entre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis dans le sud du Yémen, mettant en garde contre un « coup de force séparatiste » à Aden.
Le Premier ministre du gouvernement démissionnaire du Yémen a réclamé la fin des affrontements à Aden et le retour de toutes les forces dans leurs casernes. « Ce qui se passe à Aden est un coup de force contre le gouvernement légal », a-t-il ajouté.
L’Arabie saoudite, les États-Unis et leurs alliés reconnaissent le gouvernement démissionnaire d’Abd Rabbo Mansour Hadi, qui a fui en Arabie saoudite, comme étant le gouvernement légitime du Yémen.
« J’espère que les Émirats arabes unis et d’autres membres de la coalition opteront pour la même position transparente et honnête qu’a adoptée l’Arabie saoudite vis-à-vis d’Aden. Les mesures de la coalition saoudienne ne devront pas aboutir à la destruction de l’unité et au démembrement du pays », a déclaré Ahmed ben Dagher qui réside actuellement à Riyad, capitale saoudienne.
Le Premier ministre démissionnaire du Yémen a tiré la sonnette d’alarme quant à l’escalade des tensions à Aden, où sont en litige les mercenaires pro-saoudiens et pro-émiratis, disant qu’il ne fallait pas rester silencieux vis-à-vis de ce qui se passait dans le sud du Yémen.
« La crise à Aden risque de se transformer en un conflit militaire total », a-t-il averti.
Les évolutions du sud du Yémen mettent en évidence un vif bras de fer opposant l’Arabie saoudite aux Émirats arabes unis pour imposer leur influence au Yémen.
Les Émirats arabes unis semblent résolus à donner un coup de pouce à leur stratégie visant à mettre la main sur le sud du Yémen, dont toutes les îles et les ports de cette région.
À présent, Riyad et Abou Dhabi cherchent chacun à éliminer l’autre de la scène yéménite, bien qu’ils aient promis de s’allier face à l’armée yéménite qui contrôle toutes les provinces du nord du Yémen. L’Arabie saoudite compte prendre le contrôle du nord du Yémen jusqu’à Sanaa alors que les Émirats arabes unis soutiennent fermement le mouvement sécessionniste du sud.
Les signes de divergence entre les Saoudiens et les Émiratis se sont manifestés pour la première fois en juin 2016 lorsque le président démissionnaire du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi, a destitué son Premier ministre Khaled Bahah, soutenu par les Émirats arabes unis. Ce geste avait provoqué l’ire des responsables émiratis qui ont commencé, depuis, à tenter de réduire l’influence de Riyad au Yémen, d’autant plus qu’Abou Dhabi a perdu un allié de poids en la personne d’Ali Abdallah Saleh, deux jours après que celui-ci eut tourné le dos à ses partenaires au sein du Conseil politique et du Gouvernement de salut national.