Les dirigeants du sud du Yémen et le Conseil de transition du Sud, soutenu par les Émirats arabes unis, ont convoqué aujourd’hui une réunion visant à renverser un gouvernement démissionnaire lié à Riyad, annonçant l’instauration de l’état d’urgence dans la ville d’Aden.
Selon Fars News, les dirigeants du Yémen du Sud et le Conseil de transition du Sud, soutenus par les EAU, se sont réunis à Aden pour protester contre la « corruption » des responsables du gouvernement démissionnaire soutenu par l’Arabie saoudite et la présence « militaire » des forces d’Ansarallah dans les provinces du sud du pays.
Ils ont décrété l’état d’urgence dans la ville d’Aden et fixé un délai d’une semaine pour le retrait du gouvernement en place sous la présidence d’Ahmad ben Daghr.
Les dirigeants du Sud ont appelé au renversement du gouvernement de Mansour Hadi, le président sortant du Yémen, installé actuellement en Arabie saoudite.
Selon Al-Araby Al-Jadeed, la réunion de ce dimanche à Aden s’est tenue à l’invitation de Eid al-Zubaidi, président du Conseil de transition du Sud, sous les auspices des EAU et des dirigeants de la « résistance du Sud ».
Après la publication d’une information faisant état de la présence de Tariq Saleh, le neveu d’Ali Abdallah Saleh à Aden, les participants à la réunion se sont opposés à la présence de troupes ou de commandants et de dirigeants des provinces du nord du Yémen dans le sud.
Al-Zubaidi a souligné que « la présence des forces du Nord stimulerait les sentiments des gens du Sud ».
Les ambitions exacerbées de l’Arabie saoudite et des EAU au Yémen ont provoqué des désaccords généralisés parmi les habitants du sud du pays qui se retrouvent scindés en deux groupes : ceux qui sont pour le gouvernement démissionnaire de Mansour Hadi et ceux qui veulent son renversement.
Le Conseil de transition du Sud, dirigé par al-Zubaidi, ex-gouverneur d’Aden, a été créé en mai avec le soutien des Émirats arabes unis dans le but de séparer le nord du sud du Yémen. Depuis, les différends entre Riyad et Abou Dhabi ont pris de l’ampleur.
Al-Zubaidi a été limogé sur fond de litige entre Mansour Hadi et les EAU. Un certain Abdulaziz Abdul Hamid al-Moflahi le remplace, ce qui a déclenché des protestations du côté des partisans d’al-Zubaidi.