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Le piège tendu par Edogan au président égyptien

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président égyptien Abel Fattah al-Sissi et son homologue soudanais Omar el-Béchir, au palais présidentiel au Caire, le 5 octobre 2016. ©Reuters

Depuis le jour où le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est déplacé à Khartoum, les relations entre le Soudan et l'Égypte, qui n'étaient pas, d'ailleurs, très amicales, se sont soudainement détériorées.

Le Soudan et la Turquie ont signé un accord pour la rénovation par Ankara de l'île de Suakin. Située dans l'est du Soudan, la ville de Suakin possède un port important qui permet le transfert de marchandises et de passagers vers l'autre côté de la mer Rouge. Or tout mouvement en mer Rouge pourrait avoir des répercussions directes sur la sécurité nationale égyptienne, comme l'affirme le professeur de sciences politiques égyptien, Tarek Fahmy . Selon Fahmy "l'accord entre l'île et la Turquie est un accord important bien que cet engagement ne soit pas si clair et puisse être utilisé à d'autres fins non définies". En effet, " la région de la mer Rouge est devenue une zone de conflits régionaux et internationaux", constate l'analyste.

 L'Egypte et le Soudan se disputent également, et depuis des années  Halayeb et Shalateen. À cela s'ajoute l'affaire du barrage de la "Renaissance" que l'Éthiopie érige sur le Nil. Le Soudan et l'Égypte, deux partenaires en aval du Nil, ont des intérêts divergents concernant ce barrage qui est "très bénéfique" à Khartoum alors qu'il représente, aux yeux du Caire, "une menace pour sa part annuelle de 55.5 milliards de mètres cubes".

Mais est-ce le seul motif de la tension égypto-soudanaise?

Bien que Le Caire semble avoir opté pour l'apaisement, le Soudan rame dans le sens de la surenchère. Khartoum vient de rappeler son ambassadeur en Égypte.

Égypte/Soudan: la crise ouverte: http://ptv.io/2WD6

Le rappel par le Soudan de son ambassadeur au Caire a été commenté différemment. Pour le journal Rai al-Youm, il est difficile de prévoir la réaction de l'Égypte. Il est possible, selon ce journal, que "Le Caire rappelle, lui aussi, son ambassadeur à Khartoum pour régler la crise par des contacts diplomatiques". Ce qui attiserait la tension s'aggraverait entre les deux pays, avec en toile de fond le possible retrait du président Omar el-Béchir du camp Arabie/Émirats et son ralliement à l'axe Turquie/Qatar.

Le journal conseille au Caire d'agir, avec plus de vigilance. Une coalition Égypte/Soudan formera un front uni pour faire face aux mesures que pourraient entreprendre l'Éthiopie, l'Ouganda, le Congo et la Tanzanie pour changer les traités sur le Nil, et réduire ainsi la part du Soudan et de l'Égypte. Cela nuirait plus à l'Égypte qu'au Soudan qui bénéficie, lui, d'autres sources en eau dont la pluie.

Le journal met, ensuite, en garde contre l'extension croissante de la présence militaire turque, israélienne, saoudienne et émiratie aux bords de la mer Rouge. La plupart de ces pays ont construit des bases militaires dans cette région et s'efforcent de contrôler Bab al-Mandeb alors que l'Égypte est aux prises avec des crises économiques.

Que peut faire l'Égypte de mieux? Éviter l'escalade avec le Soudan. Alors que les Américains et les Israéliens font feu de tout bois pour mettre au pas Sissi et lui imposer leur projet de transfert de palestiniens de Gaza au Sinaï, Le Caire a tout intérêt à éviter cette nouvelle bataille. Une chose est sûre toutefois: la Turquie dit être opposée à la reconnaissance de Qods comme capitale d'Israël mais elle fait tout pour pousser Sissi à agir dans le sens des intérêts d'Israël. 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV