Le sous-secrétaire d’État américain a menacé l’Iran de durcir les sanctions.
Andrew L. Peek, sous-secrétaire d’État pour l’Irak et l’Iran, n’a pas écarté un durcissement des sanctions anti-iraniennes, au mépris de l’accord nucléaire signé en 2015, et ce, pour faire face à ce qu’il a qualifié de « répression des opposants ». Le diplomate a aussi affirmé que Washington tentera de s’assurer du soutien de ses alliés européens dans le dossier iranien.
5 jours après le début des manifestations sociales en Iran, marquées par des débordements sanglants, les propos de Peek méritent réflexion : alors que le président américain dispose de moins de 15 jours pour se prononcer sur le maintien ou non des États-Unis dans l’accord nucléaire, accord qu’il qualifie de « pire accord jamais signé par Washington », le soutien européen lui fait largement défaut. La France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne continuent à soutenir, le PGAC, bien qu’il s’agisse d’États qui n’ont pas osé remplir durement leur part de contrat par crainte des sanctions anti-iranienne de Washington. Or, les violences provoquées par des « casseurs visiblement bien organisés » dans les petites villes iraniennes semblent être du pain béni pour Trump.
Alors qu’il multiplie sournoisement des tweets enflammés en faveur du droit des Iraniens à manifester, Iraniens qu’il avait qualifiés auparavant de « terroriste » au mois de septembre, Trump préparerait l’annonce du retrait US du PGAC. Les Européens eux, n’auraient d’autres choix que de suivre le « Big Brother », vu que le sacro-saint argument « droit de l’hommiste » a fait son apparition dans la couverture médiatique partiale et anormalement large qu’ont accordé à l’Iran les médias occidentaux, en cette période de vacance de Nouvel An.
Dans le même sens, le ministère britannique des AE a affirmé « suivre de près les événements en cours en Iran » tout en appelant au droit « des Iraniens à protester pacifiquement ». Le ministère dit « regretter la mort des innocents » tout en appelant « les parties à éviter la violence et à respecter leurs engagements internationaux concernant le respect des droits de l’homme ». Le texte ignore évidemment que l’Iran est le seul pays de la région où les gens peuvent défiler sur base des droits que leur reconnaît la Constitution.
Selon les experts politiques, les jours à venir seront riches en événements : après avoir été mis en échec dans leurs plans régionaux par la stratégie de la Résistance, les États-Unis et leurs alliés tentent de « frapper l’Iran à domicile ». Mais quelles sont leurs chances de réussite ?
Dans les images diffusées en boucle que CNN, France24 et autres médias occidentaux font passer à l’antenne, il manque une chose : la présence de la foule des Iraniens. De l’aveu même des experts et analystes qui ont envahi depuis samedi les plateaux télévisés occidentaux, le « mouvement qui s’est déclenché depuis samedi » n’a rien de comparable « au mouvement de 2009 ». Signe que les grandes puissances s’attendaient à un « Printemps perse », ainsi que l’évoque la presse saoudienne.
Le président iranien a affirmé samedi qu’il soutenait fermement et suivant la Constitution iranienne, le droit du peuple à protester et qu’il était le premier à entendre la voix du peuple, mais qu’il faudrait faire absolument la part des choses entre « violence gratuite » et « protestation ».