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Comment Ben Salmane a servi la cause du Hezbollah

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le secrétaire général du Hezbollah libanais (G) et le Premier ministre Saad Hariri (D). (Photo d'archives)

Le quotidien libanais Al-Akhbar examine dans son article du mardi 26 décembre les erreurs en cascade commises par Riyad au Liban, erreurs qui "ont bénéficié de l'axe de la Résistance". 

" Par le passé, le régime saoudien jouissait d'une large influence au Liban. Or les récentes démarches de Riyad laissent à penser que le royaume est devenu fou puisqu'il ne fait que nuire à ses intérêts. À preuve, la prise d'otage du Premier ministre Saad Hariri et les pressions exercées sur lui pour le forcer à démissionner".

Al-Akhbar poursuit : "Les Saoudiens ont sans doute voulu prendre l’initiative sur la scène libanaise. C’est pourquoi ils ont enlevé le Premier ministre, bien que ce dernier fasse partie de leurs sympathisants. Mais le coup a lamentablement échoué, Hariri ayant été largement soutenu par le Hezbollah et le reste de la classe politique. Le résultat? Riyad a sensiblement perdu du terrain dans un pays où il s'était offert, moyennant des centaines de millions de dollars, un ancrage bien solide. L'Arabie saoudite a été lâchée aussi bien par les religieux sunnites que par les partis et les institutions sunnites." 

Et Al-Akhbar de souligner : "À vrai dire, les proches de Riyad sont toujours sous le choc. Ils s'interrogent toujours sur les vraies raisons de la démarche saoudienne à l’encontre de Hariri. L’un des experts saoudiens est revenu sur ce geste "autodestructeur" de Riyad, en hasardant d'écrire : l'Iran n'aurait jamais pu s'offrir si facilement le Liban, si ce n'était pas ce grand coup de puce que lui a donné Ben Salmane." 

Le journal fait ensuite écho aux critiques de plus en plus acerbes que formulent les milieux sunnites contre l'Arabie de Salmane : "L’influence saoudienne au Liban se limite à des dépenses faramineuses et à l'octroi à tors à travers des cadeaux : aucune base culturelle, aucun lien affectif ne lient les sunnites libanais à Riyad. Au Liban, les sunnites se sont tournés depuis la révolution de Gamal Abdel Nasser, vers l’Est, soit vers l’Égypte et l’université d’al-Azhar."

Le journal examine par la suite la perspective d'une alliance entre les sunnites libanais et le Hezbollah et ajoute : " Si Saad Hariri, qui recevait entre 2005 et 2008 un salaire mensuel d’un million de dollars à l’Arabie saoudite, avait investi une partie de cette somme à Akkar, à al-Arkoub ou dans la Bekaa occidentale (des régions sous l'influence du Hezbollah, NDLR),  rien n'aurait pu aujourd'hui le vaincre. Personne ne pouvait imaginer qu’un jour viendra où les partisans du Futur (courant de Hariri) s'en prennent à l'ambassade saoudienne à Beyrouth. Mais cette chose s'est produite. Au contraire, ceux des sunnites libanais qui ne se sont pas alignés sur Riyad, n'ont pas aujourd'hui à se défendre."

Et Al-Akhbar de conclure : "Les Saoudiens cherchent à élaborer une nouvelle stratégie au Liban pour qu’ils puissent retrouver leur influence qu’ils avaient déjà perdue dans le pays du Cèdre. En l’absence de l’Arabie saoudite, les sunnites libanais n’ont pas beaucoup de choix. Ils devront attendre l'appui de l’Égypte, ce qui ne se produira peut-être jamais. Que faire? Au lieu d’emboîter le pas à l’Occident, il est grand temps pour les sunnites de revoir leur alliance et de tourner les yeux vers le Hezbollah."

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SOURCE: FRENCH PRESS TV