Le show anti-iranien de Nikki Haley à la tribune de l’ONU, où elle a accusé l’Iran, photos truquées à l’appui, d’avoir fourni des missiles à Ansarallah n’a surpris personne. Le célèbre chroniqueur arabe Abdel Bari Atwan y voit une contre-attaque, certes un peu prématurée, mais attendue de Donald Trump au sommet de l’OCI à Istanbul ; un sommet présidé par le président turc au cours duquel le monde musulman a dépassé ses clivages en affichant un front uni face aux États-Unis.
« Connue pour son racisme anti-arabe et anti-musulman rabique, Haley s’est engagée jeudi sur une voie éminemment dangereuse et propre à prolonger la région dans un nouveau cycle de violences à caractère confessionnel, avec en toile de fond la dilapidation des richesses des monarchies du golfe Persique et la mise sous tutelle pour les décennies à venir de leurs ressources pétrolières. Haley a affirmé que les Américains disposaient de preuves confirmant l’origine iranienne du missile tiré contre l’aéroport international de Riyad, ce qui, a-t-elle ajouté, montre que “l’Iran veut la guerre”. Cette grave provocation américaine à l’adresse de l’Iran a un objectif clair : il s’agit ni plus ni moins de détourner l’opinion arabe et musulmane de la judaïsation de Qods décidée par Trump, de créer un périmètre de sécurité autour d’Israël et de lui permettre d’imposer ses conditions aux Palestiniens.
Car à moins d’être de mauvaise foi, personne ne saurait refuser au Yémen le droit de se défendre alors qu’il est nuit et jour la cible de milliers de missiles, d’obus et de bombes à sous-munitions, et ce, depuis trois ans.
Alors pourquoi cette colère soudaine de Washington ? Lors du sommet de l’OCI, auquel ont pris part 57 dirigeants et ministres des Affaires étrangères des pays arabes et musulmans, l’heure était aux retrouvailles, à l’unité inter-islamique et à la défense du caractère musulman et chrétien de Qods.
À peine une semaine après l’annonce incendiaire de Donald Trump, le monde musulman assiste à l’émergence d’une alliance sunnite-chiite placée sous le signe des retrouvailles des présidents turc, Erdogan et iranien, Rohani.
Cette alliance est tout ce qu’il faut pour contrer le projet de guerre confessionnelle au Moyen-Orient, impliquant les USA et leurs alliés arabes du golfe Persique.
Le missile balistique d’Ansarallah, qui a atteint avec précision sa cible aéroportuaire située dans le nord de Riyad, a percé le bouclier antimissile saoudien composé du système Patriot, le bijou de l’industrie militaire US. Il a fallu sept missiles Patriot, chacun d’une valeur de 3 millions de dollars, pour intercepter un seul missile yéménite qui lui, n’a coûté tout au plus que quelques milliers de dollars. Et la déconvenue s’est d’ailleurs répercutée jusque dans les colonnes du New York Times.
Trump bat les tambours de la guerre contre l’Iran alors qu’il est bien mal en point aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des États-Unis.
Dans l’Alabama, son colistier a perdu les élections de mi-mandat tandis qu’en Europe sa décision sur Qods a été froidement accueillie.
Face à la Corée du Nord, son coup de bluff n’a pas non plus fonctionné ; Kim Jong-un tenant fermement tête au président-businessman américain.
La guerre contre l’Iran, Trump ne pourra jamais la gagner. Mais veut-il réellement la gagner ? Il y a lieu d’en douter.
Son objectif consiste à vendre ses armes à tout prix et à s’enrichir encore et encore.
Que les nouveaux alliés arabes d’Israël lui servent de bûchers en attendant, Trump s’en fiche royalement. »