À Aden, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis en sont venus à nouveau aux mains. Le port stratégique que contrôle la force d'occupation depuis 2015 vient à nouveau de s'embraser faute d'accord entre Riyad et Abu Dhabi.
Les miliciens pro-Riyad s'en sont pris mardi aux mercenaires proches des Émirats dans les rues de la ville d'al-Mansoura. Selon les témoins oculaires, les quartiers proches de la prison centrale ainsi que l'avenue "Al Tas'in" continuent à être le théâtre de violents combats entre les deux groupes. Les unités dites "anti-terroristes" placées sous l'ordre de Mansour Hadi (président démissionnaire et en fuite) ont débarqué dans le QG des forces dites de la ceinture de sécurité que protègent et financent les Émirats et ce, à bord de dizaines de véhicules blindés. Dès lors, d'intenses échanges de tirs ont eu lieu entre les deux groupes. Les pro-émiratis ont dû demander du renfort.
Riyad a alors lancé ses hélicoptères "Apach" à l'assaut des agents des Émirats. Selon les médias, une véritable bataille par procuration s'est engagée à Aden impliquant les "deux pays frères" au sein de la soi-disant "coalition". Les armes que l'Arabie saoudite et les Émirats avaient envoyées à leurs mercenaires pour qu'ils se battent contre l'armée yéménite et Ansarallah, se sont retournées contre eux et servent à des combats fratricides. De très fortes explosions se succèdent et terrorisent la population, ajoutent encore les témoins.
Certaines sources qui suivent de près l'enlisement de Riyad et ses alliés au Yémen, commentent autrement les violences d'Aden : un possible plan B de Ben Salmane (prince héritier saoudien) concocté avec l'aide de son mentor émirati Mohammed Ben Zayed al-Nahyane (prince hériter d'Abu Dhabi) pour se débarrasser des mercenaires qui à défaut d'avancées face à Ansarallah, deviennent trop encombrants.