Depuis le début de l'agression saoudienne contre le Yémen en mars 2015, le sujet n'a jamais réellement fait l'objet de déclaration officielle de la part de la France. Les autorités françaises ont surtout dénoncé l'armée yéménite et leurs alliés houthis qu'elles qualifient de "rebelles". Paris a même tenu à jouer les veuves effarouchées après le tir d'un missile yéménite contre l'aéroport international de Riyad sans daigner se rappeler des "centaines " voire " des milliers" de tonnes de bombes et de munitions larguées par Riyad et ses alliés sur le Yémen en trois ans de conflit. Paris veut-il changer d'attitude?
Le Quai d’Orsay vient de publier un communiqué dans lequel il a soutenu l’option politique comme l'unique issue du conflit du Yémen.
« Nous croyons que seule une solution politique pourra mettre un terme à la souffrance du peuple du Yémen et à la violence dans ce pays et à ses répercussions dramatiques pour les Yéménites comme à ses conséquences sur la sécurité des pays attenants », a annoncé le ministère français des Affaires étrangères.
La France se félicite par ailleurs de la reprise des vols humanitaires vers l’aéroport de Sanaa.
Pour sa part, la porte-parole de la diplomatie française, Agnès Romatet-Espagnea a déclaré :
"L’accès complet, inconditionnel et sans entrave à l’aide humanitaire est une obligation du droit international humanitaire qui s’impose à l’ensemble des parties au conflit. Cette exigence a fait l’objet des consultations entre les autorités saoudiennes et françaises lors de la récente visite à Riyad du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de France, Jean-Yves Le Drian."
L'Arabie saoudite impose un blocus élargi au Yémen depuis 2015, blocus devenu total après le tir 4 novembre dernier d'un missile balistique par les forces d’Ansarallah en direction de l'Arabie saoudite. Mais pourquoi cette flèche anti-saoudienne de Paris à peine trois semaines après l'escale saoudienne du président Macron?
L'analyste libanais des questions internationales, Amin Hoteit, la France reproche à Riyad ses manoeuvres politiques au Liban après la démission forcée de Hariri et elle aurait même menacé les Saoudiens de renvoyer le "dossier yéménite" au Conseil de sécurité, si Riyad ne met pas fin à ses manigances au Liban.