L’attaque la plus sanglante dans l’histoire récente de l’Égypte, perpétrée par le groupe terroriste Daech vendredi contre une mosquée du Sinaï, a fait au moins 305 morts et 109 blessés. Mais la question qui se pose est de savoir pourquoi Daech a commis un tel acte dément.
On peut évoquer plusieurs raisons, dont la première est que le revers de Daech en Syrie et en Irak a porté un coup très dur et cinglant contre ce groupe terroriste. Pour détourner l’opinion publique de l’élimination de Daech à Abou Kamal et de son échec en Syrie et rappeler à tous son existence, l’organisation terroriste a procédé à un crime si horrible en Égypte.
L’attentat est survenu lors de la prière du vendredi dans la mosquée al-Rawda à Bir al-Abd, à 40 km à l’ouest d’al-Arich, capitale de la province du Nord-Sinaï. La mosquée se trouvait dans cette zone majoritairement soufie et un groupe de militaires égyptiens y étaient en train de faire la prière. Daech voudrait faire d’une pierre deux coups : viser la communauté soufie en Égypte et tuer un grand nombre de militaires égyptiens.
Par cette attaque, Daech a montré qu’il adhère encore aux pensées wahhabite et takfiriste. La plupart des éléments de ce groupe terroriste dans le Sinaï sont d’origine palestinienne et certains extrémistes des Frères musulmans, en fuite après le renversement du gouvernement de Mohammed Morsi, ont également rejoint les rangs de Daech. Mais en dépit de la propagande et de l’allocation de sommes colossales, l’organisation terroriste n’a pas encore réussi à devenir populaire.
L’objectif qui se cache derrière cet attentat est de lancer une sorte de conflit d’ordre confessionnel en Égypte. Les soufis en Afrique du Nord sont une population influente qui ne sont à l’abri de Daech ni en Libye, ni en Tunisie, ni en Algérie. Cette fois-ci, c’est au tour de l’Égypte.
Cela étant dit, on peut dire que ce qui s’est passé dans la mosquée al-Rawda témoigne du fait qu’après sa chute aussi bien en Syrie qu’en Irak, Daech multipliera ses opérations dans d’autres pays en vue de prouver qu’il reste bien vivant.