Le régime saoudien qui a pris en otage les populations civiles au Yémen depuis trois ans, bloquant tout acheminement à caractère humanitaire dans ce pays, a annoncé avoir fermé, lundi 6 novembre, « toutes les frontières aériennes, maritimes et terrestres du Yémen ». Le prétexte ? « contrer l’Iran » qu’elle accuse d’être « derrière des transferts d’armes ». Usé jusqu’à la corde, l’argument ne convainc personne. Dans les coulisses, on évoque le second acte d’un coup d’État contre les opposants de Ben Salmane qui est en train de se jouer en Arabie saoudite pour lequel le pouvoir balistique yéménite constituerait un prétexte.
La coalition saoudienne a fermé toutes les frontières aériennes, maritimes et terrestres du Yémen, prétendant contrer l’Iran qu’elle accuse d’être « derrière des transferts d’armes » aussi bien que du tir de missile d’Ansarallah sur Riyad, qui pourrait s’avérer être « un acte de guerre ». Ces propos interviennent 24 heures après de très violentes frappes menées par les chasseurs saoudiens et émiratis qui ont visé ministères, zones d’habitation, lieux de campement dans la capitale et qui ont coûté la vie à des dizaines de civils.
Les allégations de Riyad ont été proférées via une déclaration, publiée par l’agence officielle saoudienne SPA, moins de 48 heures après le tir d’un missile balistique par Ansarallah, samedi soir au nord-est de Riyad, près de l’aéroport international, en provenance du Yémen, missile qui a largement terni l’image de l’Arabie saoudite qui se dit « une puissance militaire ».
Vu le blocus draconien imposé au Yémen, le trafic d’armes à destination de ce pays est impossible. Le commandant en chef du Corps des gardiens de la Révolution islamique a d’ailleurs démenti, dimanche 5 novembre, tout transfert de missiles au Yémen en provenance de l’Iran à l’armée yéménite et à Ansarallah, « eux-mêmes dépositaires de la capacités à produire des missiles ».
L’Arabie saoudite s’enfonce dans une crise sans précédent depuis que le prince héritier a donné l’ordre d’arrêter des dizaines de ministres et de princes. La lutte contre la corruption est l’argument invoqué par le pouvoir, mais les analystes estiment qu’il s’agit d’une purge menée à la veille de l’annonce de l’intronisation de Ben Salmane à titre de nouveau roi. Les princes et personnalités saoudiennes placées en garde à vue ont de très grosses fortunes qui pourraient aider Ben Salmane à poursuivre son aventure guerrière au Yémen, ainsi que le souhaitent les USA.
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