La Russie a remis au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution afin de renouveler la mission d’enquête internationale sur les armes chimiques en Syrie.
Le projet de résolution russe entre toutefois en conflit avec un projet de résolution des États-Unis, qui accusent Damas d’avoir utilisé du gaz sarin à Khan Cheikhoun.
La Russie a diffusé, le jeudi 2 novembre, auprès des membres du Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution autorisant les enquêteurs internationaux à poursuivre leur travail en Syrie pendant six mois, a indiqué une source diplomatique au sein des Nations unies.
La Russie, selon la source, a proposé aux experts de la mission dite JIM (Joint Investigative Mechanism ou Mécanisme conjoint d’enquête ONU-OIAC) d’envoyer une équipe d’enquêteurs dès que possible à Khan Cheikhoun et de renvoyer immédiatement une nouvelle équipe sur la base de Shayrat pour y prélever des échantillons environnementaux, afin de vérifier l’information selon laquelle le sarin utilisé à Khan Cheikhoun le 4 avril 2017 avait été conservé sur la base aérienne.
À l’opposé de cette approche, les États-Unis ont rédigé leur propre projet de résolution, transmis également aux membres du Conseil de sécurité, qui prévoit un renouvellement pour deux ans du mandat du JIM. Selon le texte, aucune des parties en conflit en Syrie ne doit utiliser, développer, fabriquer ou acquérir d’armes chimiques.
Le mandat du Mécanisme conjoint d’enquête ONU-OIAC expire le 17 novembre. Le 24 octobre, les États-Unis ont déjà soumis au vote un projet de résolution sur la prorogation du mandat de la mission, mais la Russie y a apposé son veto.
Un incident chimique aurait eu lieu le 4 avril dernier à Khan Cheikhoun, après quoi les médias et les dirigeants occidentaux ont pointé leur doigt accusateur sur le gouvernement syrien, immédiatement et sans aucun document à l’appui. Cela intervient alors qu’en vertu d’un accord conclu en 2014, Damas a détruit dans sa totalité son arsenal chimique.
Il serait indispensable, dans l’intérêt de l’enquête, que le Mécanisme d’enquête conjoint OIAC-ONU soit libéré du « diktat des États-Unis », car les collègues américains « démontrent un mépris total des règles élémentaires du travail dans ce domaine sensible », et que soient déterminés les coupables des attaques chimiques en Syrie, a déclaré jeudi le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov.
Avec Sputnik