Les forces kurdes syriennes, soutenues par les États-Unis, qui disent avoir libéré de "larges pans du nord syrien", ont annoncé récemment qu’elles ne se retireraient pas des zones dont elles ont repris le contrôle.
Les Kurdes syriens, soutenus par les États-Unis et la coalition soi-disant anti-Daech avaient notifié, auparavant, au gouvernement syrien qu’ils n’avaient pas l’intention de quitter les zones qu'ils "avaient nettoyées" de la présence de Daech.
Cela étant dit, les discussions qui ont eu lieu, la semaine dernière, entre les Kurdes syriens et le gouvernement syrien sur la base de Hmeimim, semblent aboutir, grâce à la médiation russe avec la feu vert des Iraniens. La Syrie entre, paraît-il, dans une nouvelle étape marquée par des rebondissements et des ententes. Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Mouallem a déclaré, le samedi 14 octobre à Moscou, que le gouvernement syrien était disposé à dialoguer avec les Kurdes sur la gestion de ce que les Kurdes de Syrie qualifient de "région autonome kurde", mais seulement après l’élimination totale du groupe terroriste Daech. Assad veut se donner du temps avant de se pencher sur le trop complexe dossier des Kurdes.
Du coup, les Kurdes de Syrie ont qualifié de « pas positif », les déclarations du chef de la diplomatie syrienne et ont fait part de leur disponibilité à s'engager dans des négociations avec Damas.
Cette information a été diffusée après des mois de négociations qui avaient débouché sur un accord préliminaire.
Les événements d'Erbil l'exigent, le gouvernement syrien et ses alliés ne peuvent pas permettre qu'un nouveau front soit ouvert alors que les États-Unis mijotent de nouveaux plans pour démembrer la Syrie, bien que Daech soit quasiment mis à genou sur l'ensemble du sol syrien.
Selon les sources proches des négociations, accompagné d’un responsable russe de haut rang, le chef des services de sécurité syriens, Ali Mamlouk se serait même rendu dans la ville frontalière de Qamishli afin de mener les négociations finales avec les dirigeants kurdes.
Les Russes auraient tenté d’inviter à cette réunion les représentants de tous les partis, les groupes et les courants politiques actifs kurdes. On dirait que même les groupes kurdes proches d’Ankara ont été exhortés à prendre part à cette assise dans le but de satisfaire tout le monde. Abdulhamid Darwish, secrétaire du Parti social-démocrate syrien que certains comparent au président défunt irakien Jalal Talabani figure parmi les invités.
Rizan Haddou, l'un des hommes politiques kurdes syriens s’est attardé sur les négociations entre les Kurdes et Damas pour dire: "Nous sommes sur le point de commencer un véritable dialogue avec Damas. Ceux qui battent le tambour de séparation veulent mettre à l’échec ces négociations. "
Et la Turquie?
La position de la Turquie et notamment des États-Unis à l’égard des négociations des Kurdes syriens avec Damas retient plus que jamais les attentions.
Les Américains ont dépensé plus de 3 milliards de dollars dans la guerre déclenchée contre la Syrie. Dans la conjoncture actuelle si les Kurdes de Syrie arrivent à s’entendre avec le gouvernement syrien via une médiation irano-russe, sans prendre en considération les intérêts de Washington, il faudrait attendre à de nouveaux complots US.
Mais les risques du séparatisme sont-ils réels en Syrie?
Les réalités sur le terrain sont bien éloquentes : les Kurdes se sont épuisés bien qu'ils n'ont jamais réellement combattu Daech. Certaines sources évoquent "plus de 70.000 Kurdes tués, blessés et disparus" pendant la guerre contre Daech. Mais les preuves sont bien absentes. À vrai dire, le projet dit " État kurde de Syrie" a très peu de chance d'aboutir d'abord en raison des liens plutôt cordiaux de l'État syrien avec "ces Kurdes", de l'influence iranienne et russe auprès de ces derniers et surtout du poids démographique faible des Kurdes par rapport aux Arabes qui joue en défaveur du projet américain dit "Rojava" soit la création du Kurdistan occidental en Syrie.
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