Au seuil du déplacement du secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, au Pakistan, les autorités d’Islamabad ont décidé d’afficher fermement leur opposition aux politiques régionales des États-Unis et de ne pas s’aligner sur le scénario de la lutte anti-terroriste de la Maison Blanche.
Selon un rapport d’ISCA News, au seuil d’une visite de Rex Tillerson, prévue fin octobre, au Pakistan, les autorités d’Islamabad ont annoncé qu’ils ne céderaient pas aux pressions américaines et ne suivraient pas les politiques anti-terroristes de Washington.
La visite du haut diplomate américain intervient quelques semaines après les critiques avancées par Donald Trump envers Islamabad, qu’il l’accuse de soutenir les terroristes actifs en Afghanistan.
Selon ce rapport, Islamabad demanderait, lors de la rencontre, à Washington et à Kaboul, de s’occuper eux-mêmes des terroristes actifs en Afghanistan, car les Pakistanais ont déjà payé le prix lourd à cause de ces terroristes qui ne cessent de provoquer l’insécurité dans la région, et cela malgré des années de coopération du Pakistan sur le plan militaires avec les États-Unis.
C’est ce qui a amené les autorités pakistanaises à revoir leurs positions envers la politique de Washington dans sa lutte anti-terroriste et donc à restreindre leurs coopérations avec les Américains.
Islamabad veut donc se préoccuper de ses intérêts nationaux et non de ceux des Américains, et sa coopération avec Washington avancera tant que ses intérêts nationaux ne paraissent pas menacés, selon la déclaration émise à l’issue de la réunion des hommes politiques pakistanais.
Les participants à cette réunion ont également décidé de ne plus autoriser les Américains à utiliser le sol pakistanais pour les opérations dites anti-terroristes. Seule l’armée pakistanaise peut lutter à l’intérieur du pays et intervenir contre le terrorisme, insiste la déclaration.
Suite à la nouvelle stratégie des États-Unis de Trump pour « l’Afghanistan et l’Asie du Sud », Washington se rapproche de l’Inde et fait pression sur le Pakistan afin d’empêcher le rapprochement entre la Chine et le Pakistan.
Le déplacement des plus proches conseillers diplomatiques et militaires de Donald Trump au Pakistan dans les semaines à venir va dans le cadre de ces mêmes pressions.
Donald Trump a ouvertement accusé le Pakistan d’être un « refuge » pour les « terroristes » qui déstabilisent l’Afghanistan, des accusations qualifiées directement de « sans fondement » et de « décevantes » par les autorités pakistanaises.