Les analystes outreatlantiques ne cessent de souligner les excellentes relations entre Riyad et Washington. Mais la politique anti-iranienne de Trump pourra nuire aux parties qui la défendent : toute tension générée dans le golfe Persique et au détroit d'Hormuz visant le Corps des gardiens de la Révolution islamique aura une répercussion directe sur le transit pétrolier et ce, en défaveur de Riyad. Et si les Américains cherchaient de cette façon à compromettre les exportations pétrolières de Riyad? CNBC propose une analyse :
« Les bénéfices de l’investissement étranger à l’Iran encouragent les entreprises étrangères à continuer à investir dans ce pays, cherchant même des moyens à contourner les sanctions de Trump. » C’est ce que disent des analystes à la chaîne de télévision CNBC.
Les analystes CNBC ont été divisés sur l’importance que représente la dernière décision de Trump sur l’Iran. Les sanctions infligées au Corps des gardiens de la Révolution islamique auront un « impact économique majeur » sur l’Iran, selon un analyste américain qui attribue cela à l’intégration des Pasdaran dans l’économie domestique. L'analyste politique au « think-tank RAND Corporation » a déclaré que « le Corps des gardiens de la Révolution islamique ne seront pas grandement affaiblis à long terme par les sanctions imposées par l’administration américaine. Ils sont une force puissante en Iran et dans tout le Moyen-Orient ».
« La décision du président américain de sanctionner le Corps des gardiens de la Révolution islamique est exactement à l’inverse de ce que Washington devrait faire si elle voulait un changement pacifique dans ce pays du Moyen-Orient », a prétendu un autre analyste à CNBC.
L’analyste de l’Economist Intelligence Unit, Pat Thaker, explique sur l’antenne de CNBC : « Infliger des sanctions au Corps des gardiens de la Révolution islamique aura un impact remarquable sur l’économie iranienne. »
Thaker a affirmé qu’une grande partie de l’investissement en Iran provenait jusqu’ici des autres signataires de l’accord, non américains. « Les bénéfices provenant de l’investissement étranger et la population en croissance rapide et bien éduquée font que les entreprises étrangères continuent sérieusement à investir dans ce pays du Moyen-Orient, même si cela nécessite de chercher des moyens de contourner les sanctions américaines », a-t-elle dit.
« Perdre la faveur de l’Iran pourrait également avoir un impact négatif sur l’économie mondiale. La confrontation directe dans le golfe Persique (NDRL) est un risque majeur pour le marché mondial du pétrole, étant donné que 20 % du pétrole mondial passe par le détroit d’Hormuz contrôlé par l’Iran », explique Madame Thaker.
Les analystes du dossier iranien éloignent toute éventualité de l’affaiblissement à long terme des Pasdaran. Selon eux, le Corps des gardiens de la Révolution islamique a commencé à restaurer les infrastructures du pays qui avaient été ruinées pendant la guerre Iran-Irak, devenant ainsi plus tard une force politique protégeant les principes révolutionnaires de la République islamique.