TV

Présence du Hezbollah en Syrie : quelles conséquences ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les drapeaux du Hezbollah et de la Syrie flottent sur un véhicule militaire à l'ouest du Qalamoun, en Syrie, le 28 août 2017. ©Reuters

L’analyste politique iranien Amir Masrouri a écrit un article au sujet de la présence militaire du Hezbollah en Syrie et de ses conséquences sur la lutte anti-israélienne.   

« Dès le début des conflits en Syrie, les analystes ont été divisés quant à une intervention du Hezbollah sur les champs de bataille en Syrie. Un groupe d’analystes fut d’avis que l’intervention du Hezbollah en Syrie l’éloignerait de son principal objectif qu’est la lutte contre Israël, mais l’autre groupe voyait en cette présence un acte indispensable, arguant que le Hezbollah faisait partie de l’axe de la Résistance contre lequel les terroristes comptaient ouvrir un nouveau front. C’est à la faveur de cet argument que le deuxième groupe qualifiait d’indispensable la présence militaire du Hezbollah en Syrie.

Lorsque le Hezbollah a décidé de passer à l’action, les médias israéliens n’ont pas hésité à lancer une campagne afin de suggérer que le Hezbollah s’affaiblirait en se battant en Syrie. Et quand un certain nombre de commandants du Hezbollah ont été tués sur les champs de bataille en Syrie, les Israéliens en ont abusé pour crier que le Hezbollah s’enliserait dans le bourbier syrien.

Quant à la présence militaire du Hezbollah en Syrie, son secrétaire général Seyyed Hassan Nasrallah s’était fixé pour objectif de défendre le gouvernement élu syrien, de combattre le terrorisme et d’empêcher les terroristes d’entrer sur le sol libanais via les frontières syriennes.

Selon Seyyed Hassan Nasrallah, ces trois objectifs allaient dans le même sens que la lutte contre Israël.

D’autre part, le Hezbollah a parlé d’une nouvelle stratégie, fondée sur de nouvelles cibles en Israël. Autrement dit, Nasrallah a déclaré que les missiles du Hezbollah seraient en mesure de prendre pour cible les réserves d’ammoniac à Haïfa et les centres nucléaires d’Israël.

“Au cas où une guerre serait déclenchée contre le Liban, la puissance du Hezbollah surprendrait l’ennemi. Je conseille donc à Israël d’évacuer les installations atomiques de Dimona, en plus des réserves d’ammoniac de Haïfa”, a souligné Seyyed Hassan Nasrallah lors d’un discours.

Peu de temps après ce discours, Israël a été obligé d’évacuer ses réserves d’ammoniac.

La Cour suprême d’Israël a ordonné, dans un verdict, l’évacuation des réserves d’ammoniac de Haïfa suite à laquelle 800 ouvriers ont été licenciés. Les médias israéliens n’ont lésiné sur rien pour faire croire que cette évacuation aurait été justifiée par une possible fuite de substances toxiques alors qu’il n’était caché à personne que cette évacuation avait été faite suite aux menaces officielles du Hezbollah.

Dans la foulée, Seyyed Hassan Nasrallah a déclaré : “Israël a construit des usines pétrochimiques, des usines biologiques et des centrales atomiques. Des dépôts d’ogives nucléaires, des usines et des installations se trouvent à l’intérieur des villes ou à proximité des zones civiles. Si Israël décide de détruire nos infrastructures, nous aussi, nous allons prendre pour cible toutes ces localités sensibles. Nous avons le droit d’attaquer toute cible qui pourrait empêcher l’ennemi de nous attaquer.”

Il apparaît qu’Israël aura du mal à régler ses affaires pendant les mois à venir et les déclarations de Seyyed Hassan Nasrallah montrent que non seulement le Hezbollah ne s’enlise pas dans un bourbier en Syrie, mais qu’en plus il n’a pas retiré de ses options la lutte contre Israël. En plus, la participation à la guerre en Syrie a permis au Hezbollah d’acquérir une expérience précieuse, d’autant plus qu’il a enregistré bon nombre de victoires sur différents champs de bataille. En s’appuyant sur ses éléments fervents et chevronnés, le Hezbollah a neutralisé toute éventuelle agression contre le Liban.

Pendant les six dernières années, Israël a, à maintes reprises, changé de tactique pour s’assurer d’être capable de combattre le Hezbollah. Les différents exercices militaires qu’il a lancés viennent à l’appui de cette affirmation. Le plus récent exercice militaire d’Israël a eu lieu au mois en cours dans le nord et l’est des territoires occupés palestiniens. Cette manœuvre militaire a impliqué plus de 30 000 soldats et elle s’est déroulée près de la frontière libanaise. Ledit exercice, qui simulait une attaque contre le Hezbollah et sa force balistique, est le plus grand exercice militaire d’Israël à avoir eu lieu pendant les deux dernières décennies. Malgré cette démonstration de force, si le Hezbollah tire ses missiles sur les installations d’Israël dans les territoires occupés, le Dôme de fer ne sera nullement capable de neutraliser la pluie de missiles du Hezbollah, et des régions des territoires occupés devront rester évacuées à tout jamais. En réalité, le Hezbollah a bien prouvé qu’il tenait le haut du pavé en termes de stratégie de combat, et sa puissance balistique pousse Israël à opter désespérément pour une nouvelle stratégie à même de garantir son existence illégitime.

Bref, la participation à la guerre contre les takfiristes et les terroristes en Syrie n’a non seulement pas affaibli le Hezbollah, mais cela l’a au contraire rendu plus puissant que jamais, surtout face aux menaces étrangères. »

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV