À l’approche du référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien, la province de Kirkouk risque d’être le théâtre d’une guerre sanglante entre les Peshmergas et les Hachd al-Chaabi qui, pour l’instant, luttent ensemble contre Daech.
Selon le site d’information Tabnak, la guerre risque d’éclater et c’est dans la riche province de Kirkouk que les risques sont les plus grands. Les forces de l’armée irakienne et de Hachd al-Chaabi sont sur place pour mener une lutte acharnée contre Daech, alors que la région autonome du Kurdistan irakien a promis de déjouer toute tentative visant à prendre le contrôle de la province.
Le référendum kurde devrait avoir lieu le 25 septembre prochain. L’État irakien a déclaré qu’il ne le lasserait pas sans représailles et qu’il avait déjà prévu des mesures nécessaires pour y faire face.
Masoud Barzani, dans une interview téléphonique avec la BBC, a déclaré avec un ton menaçant : « Quiconque nourrit le rêve de séparer Kirkouk doit savoir que les Kurdes sont prêts à faire la guerre pour défendre l’unité territoriale du Kurdistan irakien. »
Sans aucun doute, un conflit entre les Peshmergas et les Hachd al-Chaabi entraîneraient l’Irak, encore une fois, dans une guerre civile sanglante. Un tel conflit aurait pour objectif d’affaiblir la position des Hachd al-Chaabi et de les amener à disparaître.
C’est l’avis d’Adnan Fayhan, chef du bureau politique d’Asaïb Ahl al-Haq, selon qui les USA cherchent à entraîner le pays dans une guerre avec les Peshmergas dans le but d’affaiblir et de faire disparaître les Hachd al-Chaabi.
Selon Baghdad al-Youm, Adnan Fayhan a déclaré lors d’une interview télévisée que les dirigeants kurdes, en particulier Barzani, en s’illusionnant concernant le soutien international qu’Israël serait censé leur apporter, entraînent toute la région sur une voie dangereuse.
Il a ajouté : « L’intervention de Washington n’a rien apporté dans la résolution de cette crise et le but était de gérer la crise dans le sens de leurs intérêts. Les Américains cherchent seulement à monter les Peshmergas et les Hachd al-Chaabi les uns contre les autres et à abattre ces derniers. Jusqu’à présent, au sujet du référendum sur le Kurdistan irakien, à part le secrétaire d’État américain, on n’a entendu aucune prise de position claire et ferme de la part de la Maison-Blanche, pas même du président Trump. »
Par ailleurs, à l’approche du référendum, Ari Harsin, le président de la commission des Peshmergas au sein du Parlement du Kurdistan irakien, a annoncé l’installation de forces américaines à la proximité d’Erbil, prétendument en vue d’éviter un éventuel conflit entre les Peshmergas et les Hachd al-Chaabi.
En outre, il fait rappeler que les deux groupes en question se sont auparavant affrontés dans des conflits sanglants qui ont coûté la vie à seize combattants des deux groupes au printemps 2016.
Enfin, tous les moyens d’étouffer les Hachd al-Chaabi sont les bienvenus pour les acteurs comme les USA et la Turquie, qui sont les ennemis jurés de ce groupe de résistance irakien et qui n’ont cure que de nouveaux conflits pourraient plonger l’Irak à dans une guerre civile sanglante et durable, dont les conséquences dépasseraient les frontières irakiennes.
