Relativement coopératifs depuis le début de la guerre, les Kurdes de Syrie semblent changer leur fusil d’épaule depuis que les Américains les ont chargés de faire face à l’armée syrienne à Deir ez-Zor. À deux jours du référendum sur l’indépendance du Kurdistan d’Irak, l’une de leurs personnalités menace le président Assad.
Pour une responsable kurde syrienne, le vote de vendredi (élections locales dans le nord syrien, NDLR) constitue un message s’adressant au président syrien, Bachar Assad. Citée par Reuters, la politicienne kurde syrienne, Hadiya Yousef, interprète les élections du vendredi comme étant un message pour Assad.
En même temps que les Kurdes d’Irak préparent le scrutin du 25 septembre sur l’indépendance du Kurdistan irakien, Hadiya Yousef, annonce l’organisation des élections des conseils locaux, suivies du scrutin pour désigner les dirigeants de 3.700 communes des régions du nord de la Syrie.
« Le plan d’Assad qui prévoit de reprendre le contrôle de toute la Syrie conduirait inexorablement au démembrement du pays », a mis en garde la responsable.
Que cherchent les Kurdes de Syrie?
Les Kurdes du nord de la Syrie ont à plusieurs reprises annoncé qu’ils n’avaient pas l’intention de réclamer leur indépendance. Cependant, ils laissent croire qu’ils avancent sur la voie d’une autonomie, comme celle dont jouit le Kurdistan irakien. Or dans le contexte où les terroristes de Daech continuent à opérer à travers le territoire syrien, cette prise de position kurde pourrait marquer le début d’une nouvelle crise.
Assad, pour qui les conseils des Kurdes sont considérés comme provisoires, s’oppose à un État fédéral décentralisé tel que le souhaitent les Kurdes. Il a toutefois toléré jusqu’à présent, le contrôle des Kurdes sur certaines régions.
Selon Reuters, le scrutin organisé vendredi est la première étape d’un processus électoral en trois phases, conçu par les groupes kurdes qui cherchent une autonomie au sein d’un État fédéral.
Une première étape consiste à faire élire les dirigeants des communes.
La deuxième étape qui aura lieu le 3 novembre comprendra les conseils locaux.
La troisième étape, étant la phase finale, aura lieu le 19 janvier prochain et prévoit les élections destinées à désigner l'instance que les Kurdes intitulent « le congrès du peuple démocratique ». Élus pour chacune des régions contrôlées par les Kurdes, ces congrès auront pour mission de gérer les zones habitées par les Kurdes.
Agissant en harmonie avec l'armée syrienne depuis le début de la guerre, les Kurdes semblent avoir changé de camp, depuis que les États-Unis les ont chargés de faire face à l'armée syrienne dans la province de Deir ez-Zor.