Un Kurdistan irakien érigé en État, il n’y a qu’un seul parti pour s’en réjouir : Israël. Israël voit le Kurdistan comme étant une zone tampon étendue entre son territoire et le redoutable Iran, écrit le journal madrilène, ABC.
Dans une récente édition, ABC écrit : " Personne ne saurait garantir l’intégrité du vote qui se déroulera le 25 septembre. On ne sait même pas le nombre exact d’habitants de ce potentiel État fédéral à naître."
Mais ni ces zones d’ombre ni l’opposition catégorique du gouvernement et du Parlement irakien à la tenue du référendum n’ont empêché Erbil de vouloir aller jusqu’au bout. Il va sans dire qu’une majorité de Kurdes voteront en faveur de l’indépendance, le 25 septembre, quitte à donner naissance à un État en plein cœur du Moyen-Orient agité. Or cette perspective est d’emblée rejetée par tous les voisins de l’Irak. Même les États-Unis ont demandé à leurs partenaires kurdes de mettre en veilleuse leurs velléités indépendantistes tant que Daech continue de maintenir sa présence en Syrie et en Irak.
Et le journal de poursuivre : " Disons que le Kurdistan irakien est un quasi-État avec une police, une armée, bien en place dans un cadre fédéral et que régit la Constitution de 2005. Le seul hic : le statut de Kirkuk sur quoi divergent Bagdad et Erbil."
Que veut donc Erbil de plus ?
De nombreux experts estiment qu’un État kurde n’a aucune utilité si ce n’est de maintenir les tensions de faible intensité au Moyen-Orient. À vrai dire Israël est à cette heure le seul pays à soutenir fermement l’émergence d’un État kurde dans le Nord irakien. Et pourquoi ça ?
Un pays kurde de 6 millions d'habitants éparpillés sur une zone de 45.000 km² devrait servir de “zone tampon” entre Israël et son pire ennemi, l’Iran. Le journal se réfère ensuite aux propos de l’ancien Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki qui avait souligné « ne pas permettre la création d’un second Israël » en évoquant le référendum du 25 septembre.
Reste à savoir, se demande le journal, qui des deux, Israël ou l’Iran, réussira à s’implanter le premier aux portes de l’autre, les Iraniens via leurs alliés syriens et libanais au Golan ou Israël via leurs alliés kurdes au Kurdistan ?