L'éditorialiste du journal Raï al-Youm, Abdel Bari Atwan, revient dans son éditorial sur l'incident qui s'est produit mardi dans les hauteurs du Golan mais qui est passé quasi inaperçu par les médias alors qu'il revêt "une importance stratégique": " un missile israélien de type Patriot aurait abattu un drone de reconnaissance au-dessus du Golan. Les médias ont eu tort de ne pas couvrir, comme il se doit, cette information importante, semblant ignorer qu'Israël venait là de tirer un missile d'une valeur de 2 millions de dollars pour abattre un drone qui coûte beaucoup moins cher.
L'auteur évoque plus loin l'un des principales craintes des généraux israéliens chaque fois qu'est abordé la question des drones du Hezbollah : " Les israéliens ont peur de voir la Résistance libanaise avoir recours aux drones pour frapper les installations gazières d'Israël en Méditerranée. Ces drones sont aussi à même de pénétrer le ciel israélien et de viser les usines et les ateliers sans compter le fait que chargés d'explosifs ou de missiles, ils s'avéreront de redoutables armes de combat."
Atwan fait remarquer que ce genre d'engin n'est pas uniquement à la portée du Hezbollah libanais, les brigades Qassam (branche armée du Hamas) en possèdent également.
"Le Dôme de fer israélien saura peut-être abattre les missiles palestiniens en provenance de Gaza, comme il l'a fait en 2014. Mais il est difficile voire trop difficile pour le Dôme de fer d'intercepter des drones, surtout quand ces derniers pénétreront le ciel d'Israël depuis le sud du Liban ou du sud de la Palestine. Cette inquiétude est d'ailleurs celle de la plupart des experts militaires israéliens. (...) Autant on ignore le nombre des missiles Patriot dont dispose Israël, autant on est sûr qu'il existe un nombre impressionnant de drones qui gîtent dans les arsenaux du Hezbollah et des brigades Qassam. Alors que la plupart des analystes arabes se focalisent plus que toute autre chose sur les guerres fratricides au Moyen-Orient, se contentant de suivre pas à pas les officiers israéliens sur Twitter ou facebook, ce genre d'informations n'échappe presque jamais la vigilance des militaires israéliens. Car c'est là la véritable menace contre Israël".