Le clash tant attendu a eu lieu : les forces syriennes et leurs alliés devancent désormais Daech et les mercenaires kurdes des États-Unis, bien que ces derniers fassent feu de tout bois pour s'emparer de la province stratégique de Deir ez-Zor.
Samedi, les Kurdes des FDS, contingents terrestres des États-Unis dans le sud-est syrien, ont annoncé avoir été pris pour cible des chasseurs russes et syriens aux alentours de la ville de Deir ez-Zor. L'armée syrienne et la Russie infirment l'information, n'empêche que les sources indépendantes en ont confirmé la véracité.
Que se passe-t-il réellement?
Après avoir assisté à la fin du siège de Deir ez-Zor par les forces "alliées", les Américains se sont précipités pour expédier leur contingent terrestre, FDS, dans cette même ville pour contrer l'avancée de l'armée syrienne. Sur fond de menaces américaines, les FDS se disent déterminées à empêcher la percée des forces "alliées" vers l'Euphrate, fleuve qui longe les frontières syriennes avec l'Irak. L'objectif? Empêcher l'armée syrienne et les forces de la Résistance d'avoir accès au sol irakien. Deir ez-Zor constitue la porte d'entrée dans l'ouest irakien.
Depuis 2011, les terroristes contrôlaient la province à tour du rôle : à part quelques petites localités, al-Nosra puis Daech ont réussi à s'emparer de Deir ez-Zor sans pour autant vaincre la résistance des forces syriennes qui ont, au prix de leur sang, empêché la chute de la ville. Si Deir ez-Zor était tombée, les terroristes et leurs sponsors américains auraient pu pris le contrôle de "la partie orientale" de la Syrie, quitte à bloquer définitivement la reconquête de l'est syrien par l'armée nationale. Or le rêve américain d'amputer la Syrie de sa pétrolifère province orientale a fait long feu.
Que soit dit en passant, les États-Unis ont tout fait pour avoir Deir ez-Zor. Ils se sont même comportés en force aérienne de Daech : leurs chasseurs ont bombardé à deux reprises les positions de l'armée syrienne, ouvrant la voie à une vaste offensive de Daech contre les forces "alliées". L'assaut s'est avéré sanglant, infligeant des pertes aux rangs de la "Résistance" mais il n'a pas été à même de changer la donne en faveur de Daech.
La prise du contrôle des frontières syro-irakiennes revient en effet à relier l'est de l'Iran au sud de la Méditerranée via l'ouest syrien. Ce serait une zone géographique aussi large que la volonté des forces alliées d'entraver les plans et projets maximalistes des grandes puissances dans la région. Si les Américains s'opposent à ce que la Syrie recouvre son intégrité territoriale, c'est qu'ils s'inquiètent pour Israël, cette plaie ancienne, qui affecte tout le corps du Moyen-Orient et par où viennent tous les projets divisionnistes.
Mais ce n'est pas sans résister que les États-Unis mordront la poussière : le commandant des FDS avait menacé, il y a deux jours, de tirer " sur l'armée syrienne", si celle-ci franchissait le fleuve Euphrate (frontière syrienne avec l'Irak). " Nous avons déjà mis en garde la Syrie et la Russie contre toute tentative d'avancer vers les côtes de l'Euphrate. Nous faisons marche sur le fleuve et nous ne permettrons pas à l'armée syrienne et à leurs alliés de franchir la rivière. Toute la bande côtière de la rive ouest de l'Euphrate est sous notre feu, avait lancé Ahmad Abou Khoulah, président du conseil militaire de Deir ez-Zor.
Or cette mise en garde n'a impressionné ni l'armée syrienne, ni le Hezbollah et encore moins la Russie. Le ministère russe de la Défense a annoncé que l'armée syrienne "avait traversé l'Euphrate", une annonce suivie par les propos de la conseillère du président Assad, Buthaina Shaaban qui a souligné sur Al Manar " la ferme volonté de Damas de frapper quiconque empêcherait la reconquête de la totalité du territoire syrien".
Mais la détermination de l'État syrien et de ses alliés à expulser les ennemis hors du territoire syrien ne constitue pas la raison des déboires américains en Syrie. Il y a plus. Les mercenaires que les Américains ont réunis sous la bannière des FDS (arabes et kurdes) ne s'entendent pas : de très fortes divergences déchirent les rangs de ce qui se présente comme le contingent terrestre des États-Unis. À la dernière nouvelle, les Américains ont échoué à convaincre l'ASL à rallier les rangs des FDS. L'une de ses branches directement protégées par les Américains, Jaish Maghawir al-Thawra, a radicalement refusé de se battre aux côtés des FDS.