Ce 8 septembre, comme tous les vendredis, les fidèles musulmans de Téhéran se sont rassemblés en grand nombre, comme partout ailleurs dans le monde, pour accomplir collectivement leur prière, au terme de laquelle, ils ont organisé une marche de protestation pour un double motif.
Primo : s’élever contre les exactions commises par l’armée du Myanmar à l’encontre de la communauté musulmane des Rohingyas.
Secundo : rendre hommage aux martyrs du Vendredi noir qui, a eu lieu le 8 septembre 1978, soit le 17 Shahrivar 1357 du calendrier persan, une date marquant le début des événements déclencheurs de la Révolution iranienne qui a mis fin au régime du Shah moins d’un an plus tard.
Ainsi, la prière collective de ce vendredi jouissait d’une double importance et la colère de la masse envahissant les rues en partance de l’Université de Téhéran, où la prière s’était déroulée, allait grandissant.
Les Téhéranais, lors de cette marche, ont uni leur voix avec celles de tous les peuples de la planète et de tous les épris de liberté, musulmans ou non. Ils ont protesté contre les persécutions perpétrées par l’armée du Myanmar et les bouddhistes extrémistes de ce pays à l’encontre de leurs propres compatriotes musulmans. Une persécution téléguidée par le régime israélien, qui a fourni les armes utilisées pour commettre les massacres, sous le silence de marbre de la communauté internationale.
Quant au massacre du 8 septembre 1978, il prit place dans un contexte de protestation croissante contre le régime de Mohammad Reza Pahlavi. Le Shah, craignant les répercussions de cette colère populaire, avait promulgué la loi martiale. Cependant, le 8 septembre, des manifestations massives eurent lieu à Téhéran. L’armée réprima dans le sang les manifestants, ouvrant le feu sur la foule et utilisant des chars et des hélicoptères. De nombreux manifestants, en majorité des étudiants, furent tués.
