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Syrie : Le Caire, le levier de pression de Riyad sur Doha

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud d'Arabie saoudite. ©Reuters

Riyad utilise un nouveau levier de pression pour atteindre ses objectifs en Syrie. En introduisant Le Caire dans le jeu des négociations sur la Syrie, Riyad cherche à réduire l’influence de Doha, principal sponsor des Frères musulmans, et à accroître à la place l’influence saoudienne, notamment au sein des forces de l’« opposition ».

C’est ce qui ressort d’un article du site d’information libanais Al-Hadath.

La crise diplomatique entre le Qatar et les 4 capitales arabes — Riyad, Abu Dhabi, Le Caire et Manama — a pu un temps faire croire à la disparition de l’ombre de ces puissances sur la Syrie. Or, comme l’écrit le site d’information libanais Al-Hadath, la non-réalisation des objectifs escomptés par ces pays en Syrie a une autre cause : Riyad a trouvé une nouvelle cible, les Frères musulmans, dont les principales zones d’influence au Moyen-Orient sont le Qatar et la Turquie.

Mis à part les confrontations ayant lieu depuis plusieurs semaines entre Riyad et Doha, nous sommes aujourd’hui témoins du fait que les Saoudiens consacrent leur présence en Syrie à mettre à mal les Qataris, avec lesquelles ils semblent régler leurs comptes du passé.

La première mesure saoudienne a été d’allumer un feu diplomatique contre la famille Al Thani et les informations recensées montrent que le levier de pression utilisé à cette fin fut Le Caire.

Le site d’information libanais décrit le jeu des Saoudiens avec Le Caire de cette manière : « L’Arabie a donné au Caire le feu vert pour échanger et discuter avec Damas en lui demandant de jouer un rôle influent dans les plans régionaux et internationaux destinés à arriver à trouver une solution politique et pacifiste pour la Syrie. »

Et évidemment, le but poursuivi était de contrer l’influence de la Turquie, l’un des alliés les importants du Qatar dans la région. Cela s’est traduit par la signature, avec la supervision du Caire et de Moscou, d’un accord pour la création de zones sécurisées dans la Ghouta orientale de Damas et le nord de la province de Homs.

Ces accords ont été un préambule à l’autre grand accord de « mise en place de zones de désescalade des tensions » du mois de mai, signé entre l’Iran, la Turquie et la Russie et pour lequel Washington a été consulté à plusieurs reprises.

Le site libanais Al-Hadath ajoute que c’est avec ces accords que Le Caire est entré dans le jeu des négociations sur la crise syrienne et que Riyad a fait d’une pierre deux coups en ramenant Le Caire sur le devant de la scène pour faire contrepoids à l’influence grandissante de la Turquie et de l’Iran.

Une source diplomatique syrienne a même révélé que les échanges syro-égyptiens devraient s’accroître dans les semaines à venir et que le fait qu’Abdelfattah al-Sissi n’ait jamais adopté une position hostile à l’égard de Damas était un bon point en sens.

La source syrienne a indiqué que les Saoudiens n’envisageaient pas pour autant de tirer un trait sur leurs objectifs, mais qu’ils cherchaient à contourner Damas et à unifier autant que possible les groupes d’« opposition » pour atteindre finalement leur principal objectif : le renversement de Bachar al-Assad via une transition politique.

Bachar al-Assad, lui, n’est pas dupe et connaît bien ses homologues. Il a d’ailleurs qualifié dernièrement Recep Tayyip Erdogan de « politicien quémandeur », même s’il n’a pas eu de mots particuliers pour le roi saoudien.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV