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"Daech ne disparaîtra pas" (Mattis)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Rencontre entre le Premier ministre irakien, Haïdar al-Abadi et le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, à Bagdad, le 22 août 2017. ©AFP

En visite en Irak, le secrétaire américain à la Défense, James Mattis a dit que le groupe terroriste de Daech ne serait pas éradiqué de sitôt, une mise en garde à peine voilée à l’adresse des forces nationales, impliquées à fond dans la stratégique et cruciale bataille de Tal Afar.

« Les jours de Daech sont comptés, mais ce groupe terroriste n’a pas encore été éradiqué et cela ne se produira pas de sitôt », a déclaré le chef du Pentagone.

James Mattis qui est arrivé le mardi 22 août à Bagdad pour une visite inopinée a rencontré les Hauts responsables irakiens.

Lors d’un tête à tête avec le chef du gouvernement irakien, Haïdar al-Abadi, James Mattis a insisté sur le soutien de Washington à l’intégrité territoriale irakienne. Il n’a pas manqué de mettre l’accent sur l’opposition de Washington au démembrement de l’Irak, promesse que personne ne croit, au regard de toutes les démarches entreprises par les Américains en Irak depuis l’invasion de 2003 : provoquer les frictions confessionnelles, ethniques et religieuses par tous les moyens possibles et inimaginables.

Mattis a rappelé la nécessité de vaincre « Daech », bien qu’à Mossoul, l’armée américaine n’a pas hésité, le cas échéant, à larguer armes et munitions aux terroristes et bombarder les forces de Mobilisation populaire irakiennes, les Hachd al-Chaabi, en pleine bataille contre Daech.

James Mattis refuse de prédire la fin totale de Daech en Irak quelques jours après un article signé par l’ancien secrétaire d’État américain Henry Kissinger. Vieux stratège du Département d’État, Kissinger a récemment mis en garde contre la disparition de Daech au Moyen-Orient qui pourrait profiter à l’axe de la Résistance avec à leur tête « l’Iran ». Ce point de vue qui réduit l’Irak et sa sécurité à un simple « outil stratégique » pour repousser les adversaires aura sans doute des impacts sur la bataille de Tal Afar.

L'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger. ©Reuters

Le secrétaire américain à la Défense s’est rendu en Irak alors que les opérations de récupération de la ville de Tal Afar ont commencé il y a deux jours et que les Américains ont très clairement affirmé qu’ils ne souhaitaient pas voir les forces de Mobilisation populaire participer à cette bataille.

Dans la foulée de sa visite en Irak, James Mattis est arrivé à Erbil où il s’est entretenu avec le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani.

Le bureau de la présidence du Kurdistan irakien a, par la suite, annoncé dans un communiqué que le chef du Pentagone a mené des échanges de points de vue avec Massoud Barzani, en insistant sur la lutte contre le terrorisme dans la région. Et le référendum sur l'indépendance kurde ? Mattis dit s'y opposer, mais qui croira à sa bonne foi puisque sans le soutien de Washington, les responsables kurdes n'auraient jamais eu le courage de lancer l'idée d'un vote avec en perspective la naissance d'un Kurdistan indépendant, et ce, au risque de provoquer l'ire de tous les pays voisins. À vrai dire, les États-Unis semblent chercher surtout à ce stade, à éviter une escalade avec Turquie.

À Bagdad donc, « Chien enragé » a voulu faire comprendre à Abadi que les États-Unis ne laisseront pas l'armée et les forces nationales irakiennes achever « Daech », ce bon outil stratégique qui leur permet de justifier leurs ingérences encore pour bien longtemps au Moyen-Orient. Les prochaines semaines risquent donc d'être riches en « incidents » qui opposeraient les Américains à la Résistance sur le champ de bataille de Tal Afar.

Le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani (2ème-D)  a rencontré le secrétaire américain à la Défense James Mattis (2ème-G) le 22 août 2017 à Erbil. ©AFP

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV