TV

Israël, le plus grand obstacle pour la paix en Syrie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un véhicule militaire israélien stationné près de la frontière avec la Syrie, le 28 janvier 2015. ©SIPA

La Russie, la Turquie, l’Iran et la Syrie sont tombés d’accord dans le cadre des pourparlers d’Astana sur les modalités de la mise en place des « zones de désescalade » en Syrie. Suivant cet accord, la trêve devra entrer en vigueur dans les provinces d’Idlib, de Lattaquié, de Homs et de Deraa et elle devra être surveillée par une force multinationale. Cette perspective est loin d’être facile à réaliser.

L'expert russe, Gevorg Mirzaian ©golosislama.com

Le journal turc, Daily Sabah a affirmé dans son édition de samedi que la visite du chef d’état-major iranien, le général de brigade Bagheri en Turquie, visite effectuée à l’invitation de son homologue turc, s’est soldée par un accord sur la mise en application du cessez-le-feu à Idlib. Les détails de cet accord reste à déterminer, mais une question se pose d’ores et déjà : au cas où Ankara serait chargé de faire respecter la trêve à Idlib, peut-on lui faire confiance ?

Vu la politique d’Ankara en Syrie depuis 2011, certains spécialistes se méfient des réelles intentions de la Turquie. Pour eux, une fois entrée à Idlib, la Turquie ne quittera plus cette province syrienne, quitte à s’y implanter ad vitam aeternam et cela, par le biais des leviers économiques et sociaux qu’elle a en sa possession. Mais l’expert russe, Gevorg Mirzaian estime qu’Ankara, bien isolé sur la scène internationale, a trop peur de mettre en péril ses relations avec Moscou et que cette peur l’empêchera de se comporter, à Idlib, comme quelqu’un se trouvant dans un terrain conquis surtout que les liens turco-américains sont tendus à cause du soutien du Pentagone aux combattants kurdes à Raqqa. Mirzaian poursuit : « une occupation kurde d’Idlib n’est pas non plus une perspective qu’accepteraient facilement les parties arabes impliquées dans la crise et en ce sens, Ankara n’hésitera pas à quitter le nord syrien dès qu’elle recevra une offre à la hauteur de ses attentes ». Pour Mirzaian, l’un des pays dont la Russie devrait se méfier surtout dans la mise en application du cessez-le-feu, c’est Israël, qui « convoite les hauteurs occupées du Golan » et qui refuse de voir l’Iran s’associer au processus de supervision de la trêve dans le sud de la Syrie. « Ce refus s’explique surtout par la crainte de Tel-Aviv de voir l’Iran et le Hezbollah appuyer l’armée syrienne dans ses efforts de reprendre le contrôle du Golan qu’il occupe depuis quarante ans.

Mercredi, le Premier ministre israélien se rendra à Moscou pour s’entretenir avec le président russe, Vladimir Poutine, à propos du dossier syrien. Il espère pouvoir convaincre Poutine du bien-fondé de son argument anti-iranien. Pour l’expert russe, c’est « un pari perdu d’avance ». L’alliance russo-iranienne en Syrie devient de plus en plus organique pour ne pas dire « viscérale ». La Russie tient d’ailleurs à éviter toute confrontation militaire entre les Américains et les Iraniens en Syrie, « tâche qui est loin d’être facile », mais qui en vaut bien la peine.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV