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Désintégration des Hachd, les USA proposent le modus operandi

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les combattants des Hachd al-Chaabi en Irak. ©The Hill

Un ancien responsable des Nations unies en Irak a proposé, dans une note publiée par le New York Times, aux États-Unis et à l’Arabie saoudite d’affaiblir les Hachd al-Chaabi afin de réduire l’influence iranienne en Irak. "Influence" est bien évidemment un terme dont la presse pro-américaine use et abuse pour expliquer les liens de fraternité et de solidarité qui unissent les deux peuples iranien et irakien, surtout après la victoire presque totale de l'armée et des forces de Mobilisation populaire sur Daech. 

Zaid Al-Ali, ancien conseiller de l’ONU en Irak (2005-2010) et proche des Américains a proposé à Washington et à Riyad de renforcer leur coopération avec les services de lutte antiterroriste de l’Irak au détriment des Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi). Il s'agit d'une méthode que les États-Unis utilisent en Irak depuis 2003 et qui consiste à semer la discorde entre les différents groupes ethniques et religieux ou parfois au sein même d'un groupe. 

Dans une note publiée par le New York Times, cet expert, pur produit des officines US, regrette de manière à peine voilée la victoire du peuple irakien à Mossoul, prétendant que cette victoire "ne ferait qu’approfondir l’influence de Téhéran en Irak".

Abu Mahdi al-Muhandis, un commandant des Hachd al-Chaabi. (Archives)

L'auteur pointe ensuite sa flèche en direction des commandants des Hachd al-Chaabi dont le charismatique Abu Mahdi al-Muhandis, en essayant de tracer de lui le portrait d'un personnage "récalcitrant", plus proche de Téhéran que de Bagdad : "Un commandant des Hachd al-Chaabi proche allié de l’Iran avait déclaré le 4 juillet que les Hachd al-Chaabi ne seraient pas démantelées même si le gouvernement aurait appelé à sa dissolution" avant de conclure : « Cela signifie que l’Iran a l’intention de préserver ses intérêts en Irak dans les prochaines années ».

Mais qu'est-ce qui est mijoté contre les Hachd? 

Les allégations de cet ancien responsable de l’ONU contredisent en effet la loi irakienne selon laquelle les Unités de mobilisation populaire font partie des institutions légales de l’Irak. Les députés irakiens ont adopté, l’an dernier, une loi selon laquelle les Hachd al-Chaabi travailleront sous la supervision du quartier général des forces armées irakiennes et toutes leurs opérations seront réalisées sous l’ordre de ce QG.

Zaid Al-Ali qui accuse les "Hachd al-Chaabi" de "ramer pour Téhéran" a sans doute oublié la décision américaine de dissoudre l'armée nationale irakienne en 2003 au lendemain de l'invasion de ce pays par les troupes US. Il semble aussi ne plus se souvenir de cette autre invasion, celle des hordes de Daech, qui a visé en 2014 les villes irakiennes et qui allait faire tomber la capitale Bagdad. L'expert n'a visiblement pas, non plus, la moindre idée des souffrances infligées aux civils irakiens tout au long de trois années d'emprise de Daech sur une grande partie du pays.

En réalité, la crainte de ce soi-disant spécialiste est celle des Américains et de leurs alliés de voir l'Irak être doté d'une "force de défense nationale" digne de ce nom qui puisse protéger le pays et en préserver l'unité. D'où les accusations gratuites contre les "Hachd al-Chaabi" qui bien conscientes des risques d'une résurgence des terroristes se déploient sur les frontières communes avec la Syrie pour éviter toute infiltration. Enfin l'expert n'oublie pas d'évoquer les prochaines législatives en Irak et de ramener encore le tout sur cette prétendue "influence iranienne" : "Le système électoral irakien ne permettait à aucune alliance d’obtenir plus de 20% des voix. Ni les États-Unis, ni l’Arabie saoudite ni aucun autre pays ne sauraient accéder à une influence totale et pleine en Irak.

« Si les parties étrangères cherchent à couper court à l’influence de l’Iran en Irak, il leur revient de contribuer aux instances sécuritaires irakiennes dont les services de lutte antiterroriste qui ont été, jusqu’ici, les forces les plus efficaces dans la lutte contre Daech », a-t-il précisé.

Or cet argument va parfaitement dans le droit fil des plans américains : diviser les rangs des forces de sécurité irakiennes et les Hachd al-Chaabi, faire monter les unes contre les autres.  

Combats à Mossoul. ©Al Manar

 

Les Hachd al-Chaabi ont été formées en 2014, après l’occupation par Daech de Mossoul et par des Fatwas de grandes sources d’imitation d’Irak notamment celle de l’Ayatollah Ali Sistani.Les Hachd al-Chaabi ont joué un rôle essentiel dans l’opération de libération de Mossoul et coopéré avec les forces de l’armée et de la police irakiennes, les combattants chrétiens et les Peshmergas kurdes.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV