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Le renseignement israélien met en cause les analyses de Netanyahu

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des véhicules de l'armée israélienne le long de la clôture qui sépare le plateau du Golan occupé du territoire syrien (Photo d'archives)

Les milieux proches du renseignement de l’armée israélienne remettent en cause l’analyse du Premier ministre israélien Netanyahu et du chef du Mossad quant à la tournure que prennent les événements en Syrie. Ils dénoncent « une analyse erronée qui nuira aux intérêts d’Israël ». 

DEBKAfile, site proche du renseignement de l’armée israélienne, évoque dans un récent article les propos tenus par le Premier ministre du régime de Tel-Aviv et ceux du chef du Mossad, propos qu’il juge « totalement déconnectés de la réalité » et « déplacés ». Il s’agit là « d’une simplification extrême d’un problème fort compliqué ».

DEBKAfile dit : « Quand Benjamin Netanyahu ou Yossi Cohen affirment de concert que là où Daech disparaît, l’Iran apparaît, ils ne font que reprendre les analyses des responsables américains de ce qui se passe en Afghanistan et au Yémen. Ces deux en font même un principe pour assurer la sécurité des frontières syriennes, surtout celles que partage Israël avec la Syrie. Or, on ne peut guère généraliser la situation au Yémen ou encore en Afghanistan à la Syrie de ce mois d’août 2017, bien que l’Iran continue à représenter le plus grand danger sécuritaire pour Israël. »

Et DEBKAfile d’argumenter : « L’armée syrienne et ses alliés sont parvenus à expulser du nord de la Syrie à la fois les forces turques, les rebelles anti-Assad, les Kurdes et Daech. Depuis cette expulsion, il n’y a plus aucune force soutenue par l’Iran présente dans les régions libérées du nord de la Syrie. De surcroît, les alliés de Téhéran n’ont jamais participé et ne participent pas aux opérations militaires qui se déroulent à Raqqa, à Tabqa, et à al-Bab ».

Selon l’article, « l’erreur de calcul commise par Netanyahu et Cohen date de 2012 ». 

« En 2012, les responsables sécuritaires et de renseignement en Israël soutenaient contre vents et marées qu’Assad allait tomber en moins de deux mois. Cette erreur stratégique a aussi marqué les plans du renseignement de l’armée israélienne qui est restée les bras croisés quand en 2013 le Hezbollah s’est engagé militairement en Syrie.

À l’époque, les instances israéliennes prédisaient l’effondrement du Hezbollah ou du moins son affaiblissement extrême et, partant, son incapacité à faire face à Israël dans toute confrontation à venir. Or, ces prédictions n’ont pas tardé à s’avérer fausses. Non seulement le régime syrien a réussi à se maintenir au pouvoir, mais encore le Hezbollah est parvenu à se renforcer : il sortira de six ans de guerre en Syrie, muni d’un précieux acquis stratégique, et en ayant bien renforcé sa présence sur les frontières syriennes avec Israël ».

Faisant écho à la colère des dirigeants israéliens, DEBKAfile accuse ensuite les États-Unis et la Russie de « sympathie » envers l’armée syrienne et le Hezbollah. 

Le site invite à la fin de l’article les responsables israéliens à se détromper : « Ce n’est pas la disparition de Daech qui a fait apparaître en Syrie et aux portes d’Israël l’Iran et ses alliés. Cette analyse est simpliste et dénuée de fondement, dans un dossier dont l’extrême complexité a été pendant longtemps reniée par nos instances politiques et militaires. La présence iranienne et celle du Hezbollah en Syrie découle de notre manque de vision stratégique, mais surtout de ce que nos alliés et partenaires que sont les États-Unis, la Russie ont fini par sacrifier la sécurité d’Israël sur l’autel de leurs propres intérêts. » 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV