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La guerre avec l’Iran sera lourde de conséquences pour Washington

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats américains à Bagdad, en avril 2003. ©CNN

Un ancien haut responsable de la CIA a écrit un article dans lequel il a déclaré que la guerre avec l’Iran ne s’annonçait pas simple pour les États-Unis, sans manquer de mettre en garde contre les conséquences du retrait de Washington de l’accord sur le nucléaire iranien.

« Si l’on croit les récentes déclarations du président américain Donald Trump sur l'Iran, il est presque certain qu'il ne confirmera plus le respect par l’Iran du Plan global d’action  conjoint (PGAC) dans son prochain rapport au Congrès », a écrit Emile Nakhleh, ancien directeur du programme d’analyse stratégique de l’islam politique à la CIA, dans un article publié par le weblog Lobelog.

Il affirme que Donald Trump et ses partisans iranophobes ont soif de faire la guerre avec l’Iran sans en prendre en considération les retombées catastrophiques.  

Cet ancien responsable de la CIA poursuit ainsi : « Si le gouvernement américain décide de lancer une autre guerre injuste contre un autre pays musulman et de plonger les États-Unis dans un autre conflit ouvert au Moyen-Orient, sous pression de l’Arabie saoudite, d’Israël et des fabricants américains d'armes, les événements à suivre seront si catastrophiques et désastreux que la guerre en Irak paraîtra comme un jeu d’enfant. »

Arrestation d'Irakiens par les militaires américains, le 13 novembre 2004. ©CNN

 

Dans une autre partie de son article, Emile Nakhleh a tenu à rappeler les conséquences des prises de décision erronées de l’administration de George W. Bush, en 2003, avant l’invasion de l’Irak.

En allusion aux conséquences de l’intervention américaine en Irak en 2003, il a dit : « On dirait qu’ils n’ont pas tiré de leçons de l'invasion de l'Irak, il y a près d'une décennie et demie. »

D’après lui, l’intervention en Irak a eu lieu sans aucune étude sérieuse sur les dynamiques sectaires de l’Irak et de la région, d’autant plus que les bellicistes de la Maison Blanche n’avaient aucun intérêt à étudier l’avenir de l’Irak après la chute du régime de Saddam Hussein.

Ils n’ont même fait aucun cas des avertissements des services de renseignement selon lesquels « une grande tempête » engloutirait l’Irak et la région tout entière après une intervention militaire des États-Unis.

Plus loin dans ses propos, il a conseillé à Donald Trump et à son administration de tirer leçons de l’histoire et d’éviter les erreurs similaires. L’Iran n’est pas comme l’Irak. L’Iran qui a émergé comme un État-nation moderne au début du 16e siècle a une grande population, une culture riche et une armée développée et engagée.

Ce sont les Britanniques qui après la Première Guerre mondiale ont formé l’Irak moderne, composé d'une majorité chiite, d'une minorité arabe sunnite et d'une minorité kurde sunnite, afin d’assurer les intérêts impériaux de la Grande-Bretagne dans la région. Les fondateurs britanniques de l’Irak moderne accueillaient favorablement les potentats sunnites de la région, voilà pourquoi ils ont fait entrer un étranger sunnite pour gouverner la majorité chiite en Irak. Le pays a été gouverné de cette façon près de 80 ans, depuis le début des années 1920 jusqu'à la chute de Saddam en 2003.  

« Si Trump décide d’attaquer l'Iran, l'armée américaine ne se trouvera pas dans la situation similaire à celle connue en Irak. L'armée irakienne a été forcée de se battre pour Saddam et son régime baathiste, pas nécessairement pour l'Irak. Les forces militaires et le peuple iraniens se battront pour l'Iran, peu importe la nature de leur régime », a précisé Emile Nakhleh, l'ancien directeur du programme d’analyse stratégique de l’islam politique à la CIA.

L'Iran est dans une situation totalement différente. Aucun groupe d’opposition ou dirigeants exilés autoproclamés ne demandent le changement de régime en Iran. Contrairement au discours dramatique de l'ancien secrétaire d'État américain, Colin Powell devant le Conseil de sécurité de l'ONU en février 2003, montrant «la preuve» du programme nucléaire irakien, aujourd’hui, l'Iran n'est pas soumis à de tels «faits» à l'ONU.

L’article poursuit que Saddam régnait en Irak en nommant ses proches aux postes sécuritaires. En comparaison, le président iranien Hassan Rohani a été réélu président de la République lors d’une élection libre et juste.

Dégâts causés par l'invasion américaine en Irak, en 2003. ©CNN

 

Une guerre avec l'Iran va certainement perturber les marchés mondiaux du pétrole et la circulation des navires par le détroit d'Hormuz, celui de Bab al-Mandeb et le canal de Suez. Outre les destructions inévitables et les pertes humaines, une telle guerre entraînerait une intervention militaire de l’Iran contre l’Arabie, ce qui infligera de sérieux dégâts aux installations pétrolières et hydrauliques du royaume saoudien.

La guerre avec l’Iran sera lourde de conséquences pour les monarchies sunnites à Bahreïn, en Arabie saoudite, au Koweït et aux Émirats arabes unis : elle provoquera la colère des chiites contre leurs régimes sunnites.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV