Selon le journal Haaretz, les responsables israéliens auraient assisté aux pourparlers russo-américains concernant la trêve dans le sud de la Syrie.
Citant les diplomates israéliens et occidentaux, le journal affirme : " Les pourparlers secrets entre Russes et Américains se sont déroulés bien avant l'annonce de la création des zones de désescalade en Syrie. Les représentants américains, russes et israéliens se sont ainsi rencontrés à Amman et dans une capitale européenne ", affirme Haaretz qui ajoute : " À ces pourparlers assistaient l'émissaire spécial américain pour la Syrie, Michael Ratney, le représentant américain auprès de la coalition, Brett McGurk, les responsables du département d'État, de la Défense, une délégation du Mossad ainsi que l'envoyé spécial du président russe pour la Syrie Alexandre Lavrentiev. Deux réunions se sont aussi déroulées à Amman en présence des autorités jordaniennes. La troisième réunion s'est déroulée en Europe à un plus haut niveau."
Après avoir expliqué le déroulé de ces réunions, le journal israélien souligne " l'opposition claire et nette " de la délégation israélienne à la mise en place d'une zone de désescalade dans le sud de la Syrie, zone qui pourrait ôter à Israël la possibilité de toute action militaire sur le sol syrien. " Israël a argué de la présence militaire iranienne et du Hezbollah près de ses frontières pour dissuader Russes et Américains de leur plan ", poursuit le journal. Si elle est vraie l'information fournie par Haaretz elle vient étayer encore une fois l'hypothèse selon laquelle les "doléances israéliennes ne sont plus prises en compte par les Américains ou par les Russes".
Signe des temps, la mise à l'écart d'Israël en Syrie par ses partenaires russes et américains se confirme : La situation en Syrie et en Irak, la lutte contre le terrorisme international et la zone de désescalade dans le sud-ouest de la Syrie ont été au menu d'un entretien téléphonique entre les chefs d'état-major russe et américain, selon Sputnik. Le chef d'état-major des forces armées russes, Valeri Guerassimov, et son homologue américain Joseph Dunford ont évoqué au téléphone le fonctionnement de la zone de désescalade dans le sud-est de la Syrie sans prendre en compte "les inquiétudes" du régime israélien.
Il y a quelques jours, le numéro deux du Centre de commandement des forces russes au sud de la Syrie a lancé un sévère avertissement à Israël, le mettant en garde contre toute "tentative de violation du cessez-le-feu dans le sud de la Syrie". "Au cas où Israël violerait la trêve, la Russie saurait bien comment s'y prendre", avait dit le général Alexy Kozin.