"Contrairement aux derniers propos du président américain Donald Trump qui a qualifié le Hezbollah de menace pour le Moyen-Orient et le Liban, la présence de ce mouvement est nécessaire à la sauvegarde de la sécurité au Liban", selon une analyse publiée par l'Associated Press (AP).
"Le Hezbollah libanais joue un rôle incontestable dans la présence plus influente du Liban dans la région et le maintien de la stabilité du pays", reconnaît l'agence de presse américaine.
"Au moment où, lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre libanais, Trump tentait de rendre hommage aux efforts déployés par son administration pour faire front au Hezbollah, les combattants de la Résistance libanaise montraient combien le président américain se leurrait. Ils combattaient à ce moment-là contre al-Qaïda pour reprendre l'est du Liban et discutaient de l'échange des prisonniers", ajoute l'AP.
"Quoique le gouvernement de Saad Hariri ne soit pas allié du Hezbollah, sa principale politique consiste à collaborer avec ce mouvement dont l'influence s'accroît de jour en jour dans ce petit pays du Moyen-Orient", selon l'agence de presse.
Lors de sa conférence de presse à Washington, Trump a déclaré que le Liban se trouvait en première ligne du combat contre al-Qaïda et le Hezbollah. Les usagers des réseaux sociaux au Liban se sont néanmoins moqués de ces déclarations qui trahissent l'ignorance de Trump à l'égard de la politique libanaise.
"ll est vrai est que le Hezbollah jouit du soutien accru des Libanais, qu'ils soient chiites, sunnites ou chrétiens. Par ailleurs, ce mouvement a efficacement contribué à l'arrivée au pouvoir de nombreux gouvernements libanais, se transformant donc ces dernières décennies en socle de la politique libanaise", écrit l'auteur de l'analyse avant d'expliquer: "Le Hezbollah dispose de son propre réseau de télécommunication dont la capacité de couverture franchit celle des infrastructures publiques. Il dispose même du droit de veto au sein du gouvernement."
Il est à noter que le gouvernement libanais a remercié le Hezbollah pour avoir refoulé al-Qaïda des régions frontalières. Le président libanais Saad Hariri a tenu à reconnaître le rôle fondamental du Hezbollah dans l'échec d'al-Qaïda, considéré comme un "grand acquis" pour le pays.
Lors de sa dernière visite officielle à Washington, Saad Hariri a jugé nécessaire l'existence de la Résistance libanaise pour éviter une nouvelle guerre civile au Liban.
