L’État irakien va-t-il dissoudre les forces de Mobilisation populaire, ce Corps militaire composé de volontaires qui a réussi à vaincre Daech à Mossoul ? Certaines voix dont celle du dirigeant du courant sadriste, avaient réclamé la dissolution de cette Force qui a réussi à contrer les terroristes de Daech en 2014 alors que ces derniers, s’étant emparé de Mossoul, faisaient marche en direction de Bagdad.
Cité par al-Sumaria tv, le Premier ministre irakien Haidar al-Abadi a énergiquement rejeté cette idée, en soulignant que les « Hachd al-Chaabi sont placées sous l’autorité religieuse et étatique » et qu’à ce titre, « cette force ne sera pas dissoute ». Pour le Premier ministre irakien, « la victoire (contre le terrorisme) appartient à tous les Irakiens et aucun parti ou fraction ne peut se l’approprier. C’est la contribution de tous les Irakiens qui a permis la défaite de Daech,
« La libération de la totalité du territoire irakien est un devoir pour le peuple irakien, selon le Premier ministre Abadi qui est revenu ensuite sur la bataille de Tal Afar, cette région de l’ouest de Mossoul qu’encerclent depuis des mois les Hachd al-Chaabi : les préparatifs sont mis en place pour donner l’assaut contre les terroristes de Daech à Tal Afar, mais l’étape la plus importante consiste à préserver notre unité pour nettoyer le reste de l’Irak de la présence des terroristes ».
Les forces des Hachd al-Chaabi qui réunissent à la fois les chiites, les sunnites et les chrétiens d’Irak, se sont montrées d’une efficacité redoutable dans toutes les batailles où elles ont été employées. Créées au lendemain de l’invasion de Mossoul par Daech, sur l’ordre de l’Autorité religieuse de l’Irak, les Hachd agissent désormais sur les frontières irakiennes avec la Syrie où elles veillent à ce qu’il n’y ait aucune infiltration terroriste en provenance de l’Irak. Or pour les puissances qui ont créé Daech dans l’objectif de provoquer le démembrement de la Syrie et de l’Irak, toute force militaire populaire à vocation « nationale » est intolérable.
À l’issue d’une visite à Riyad où il a rencontré le prince héritier Ben Salman, le religieux irakien Muqtada Sadr (chef du courant sadriste) a proposé la dissolution des Hachd et leur fusion avec l’armée nationale.