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FDS refuse de se battre contre le Hezbollah

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un combattant kurde prend position à proximité de Raqqa. ©LaCroix

Un QG conjoint, Armée syrienne/Kurdes de Syrie qui coordonne les combats contre Daech a été mis en place. Cette information intervient sur fond de la méfiance de plus en plus grande des Kurdes de Syrie envers les États-Unis qui ont commencé à abandonner leurs mercenaires partout en Syrie. 

Selon l'agence Fars qui se réfère aux sources locales, l'armée syrienne et les Kurdes de FDS se trouvent au seuil d'un véritable tournant qui pourrait changer de fond en comble le sort de l'État syrien : en effet, les impacts de ce qui est qualifié de "coordinations de plus en plus renforcées" entre l'armée syrienne et les Kurdes de Syrie pourront se faire sentir à la fois sur le plan militaire et en termes politiques. En réalité, les Kurdes de Syrie ne se sont jamais battus contre l'armée nationale. À part quelques accrochages à Hassaka en 2016, les deux parties combattent de façon coordonnée et évidemment implicite les terroristes de Daech. Cette synergie s'est manifestée dans la bataille de l'est d'Alep ou encore quand l'armée syrienne est entrée à Manbij pour faire face à l'armée d'agression turque et ses mercenaires impliqués dans l'offensive " Bouclier de l'Euphrate". 

À en croire le journal libanais, Al Akhbar, l'armée syrienne et le FDS agissent dans le cadre d'un Centre de commandement conjoint pour chasser Daech de Raqqa et de Deir ez-Zor. Les sources bien informées qui en parlent évoquent "une alliance nécessaire" de part et d'autre. De nombreux facteurs ont d'ailleurs contribué à ce que cette alliance se forme : les tensions provoquées par l'armée turque à Afrin (où celle-ci pilonne depuis quelques jours les habitations sous prétexte de se battre contre Daech, NDLR), mais aussi les divergences qui opposent les Kurdes aux Américains au sujet de modus operandi à al-Tanf. Les États-Unis cherchent ni plus ni moins à mettre les Kurdes en face de l'armée syrienne et surtout leurs alliés du Hezbollah. Or les Kurdes refusent de suivre Washington sur ce terrain. Le Pentagone exige surtout des FDS de transférer à bord d'hélicoptères leurs commandos de la ville de Hassaka à al-Tanf. Suivant le plan de Washington, les Kurdes devront aider les mercenaires des Américains liés à l'ASLdans des "opérations à venir". 

Mais pourquoi cette réticence kurde face aux Américains? L'État syrien n'a jamais tourné le dos aux Kurdes, au contraire, il s'est montré paternel à chaque fois que cette composante importante de la société syrienne s'est trouvée en danger. L'agression turque contre la ville syrienne de Manbij en est un exemple. Damas s'est littéralement engagé aux côtés des Kurdes s'opposant au maximalisme d'Ankara. Idem pour Téhéran et Moscou qui ont dénoncé toute action militaire turque contre le Nord syrien. Quelques semaines plus tard, les tensions dans la banlieue nord d'Alep ont illustré à nouveau la synergie entre l'État syrien et sa composante kurde. 

Les Kurdes s'apprêtent-ils à s'affranchir de la tutelle US? 

Plusieurs signes viennent à l'appui de cette hypothèse: Al Akhbar a interrogé deux responsables syriens au sujet de la création d'un QG conjoint : Armée syrienne/Kurdes contre Daech. L'un de ces deux responsables qui a souhaité garder l'anonymat a qualifié "toute présence étrangère en Syrie" d'"occupation", si cette présence n'a pas la permission de l'État syrien. Il s'agit en effet de la dénonciation de l'intervention militaire d'Ankara dans le nord de la Syrie. Cette source cite aussi les propos du ministre syrien des AE quant au " rôle positif joué par les Kurdes dans la lutte contre le terrorisme". Cette participation est à comprendre dans le cadre de l'unité nationale, ajoute ce responsable. La seconde personnalité interrogée par Al Akbar est un militaire qui s'exprime, lui aussi, sous couvert d'anonymat : "nous nous félicitons de tout appui national dans notre lutte contre la terreur dont l'appui kurde". 

Rezan Hido, président du Conseil démocratique syrien (CDS) s'est félicité de son côté des "progrès réalisés" dans les pourparlers continus entre Damas et les fractions kurdes : " ces pourparlers aboutiront à davantage de coordinations dans le domaine militaire". Hido s'est félicité du bilan des combats à Deir ez-Zor et à Raqqa en soulignant que la "position de Damas et de ses alliés a nettement bloqué la Turquie dans ses actions". 

Ces évolutions témoignent-elles d'un retournement de tendance côté kurde? 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV