Les ministres allemands des Affaires étrangères et de l’Économie ont menacé les États-Unis de contre-mesures en riposte aux nouvelles sanctions américaines à l’encontre de la Russie.
Interviewé par le journal Rheinische Post, le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel s’est opposé aux nouvelles sanctions US contre Moscou, appelant le président américain Donald Trump à consulter les pays membres de l’Union européenne (UE) à ce sujet.
« Il reste encore du temps. Évidemment, le président américain n'a pas encore pris de décision sur l’imposition de nouvelles sanctions à la Russie. En tout cas, le projet de loi prévoit des consultations avec nous, les Européens, avant que cela ne se produise. Nous tirerons le meilleur parti de cette opportunité. Je suis en contact étroit avec Rex Tillerson sur cette question. Nous exprimerons nos préoccupations très clairement. Et nous nous opposerons à une politique industrielle "Amérique première" sous prétexte de sanctions », a dit Sigmar Gabriel.
De son côté, la ministre allemande de l’Économie Brigitte Zypries a déclaré que les États-Unis introduisaient de nouvelles mesures restrictives contre la Russie, cette initiative serait en mesure de porter atteinte aux entreprises européennes. Elle n'a pas manqué d'exhorter la Commission européenne à réfléchir sur l'instauration de contre-mesures.
Les nouvelles sanctions proposées par les parlementaires américains contre la Russie pourraient pénaliser les entreprises européennes et sont contraires au droit international, a-t-elle déclaré.
La Commission européenne devrait réfléchir à l'instauration de contre-mesures, a-t-elle ajouté.
«Nous jugeons que cela va à l'encontre du droit international, purement et simplement», a déclaré la ministre au Funke Mediengruppe, citée par Reuters.
Et d'ajouter: «Bien sûr, nous ne voulons pas de guerre commerciale. Mais il est important que la Commission européenne se penche sur des contre-mesures.»
Le gouvernement et les organisations patronales redoutent par exemple que les nouvelles sanctions adoptées en juillet par la Chambre des représentants interdisent aux entreprises allemandes de travailler sur des projets de pipelines que Berlin juge vitaux pour sa sécurité énergétique.
Jeudi 27 juillet, le Sénat américain a adopté un projet de loi instaurant des sanctions à l'encontre de la Corée du Nord, l'Iran et la Russie. Pour entrer en vigueur, ce texte doit être signé par Donald Trump.
Avec Sputnik