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Al-Nosra se bat contre Ahrar al-Cham

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un soldat de l'armée syrienne fait le V de la victoire dans la périphérie d'Idlib©AFP

À Idlib où se replie désormais le gros des terroristes takfiristes, l’heure est à toute sorte de batailles : les terroristes d’al-Nosra, liés à Riyad et ceux d’Ahrar al-Cham qui se revendiquent d’Ankara s’entre-tuent physiquement, mais aussi « médiatiquement ». 

Plus fort en termes de propagande, Al-Nosra s’est livré à une violente campagne contre Ahrar al-Cham avec pour objectif de « diaboliser » la milice rivale et d’en provoquer l’implosion. Sur ses réseaux sociaux, al-Nosra ne cesse d’inciter les terroristes d’Ahrar al-Cham à faire défection et à rejoindre ses rangs.

Mais qui est derrière ces querelles de clocher puisque Ahrar al-Cham et al-Nosra, c’est bonnet blanc et blanc bonnet ?  

Les analystes militaires y voient les signes de frictions de plus en plus profondes entre deux des principaux sponsors des terroristes qui opèrent depuis 2011 en Syrie, à savoir l’Arabie saoudite et la Turquie : en effet, le pro-Riyad al-Nosra, branche syrienne d’al-Qaïda, envisage de déloger les pro-Ankara d’Ahrar al-Cham du point de passage frontalier syro-turc de Bab al-Hawa, d’où les appels successifs lancés à l’adresse des Ahraristes pour qu’ils désertent leurs positions et rallient al-Nosra. Mais c’est sans compter avec le MIT, le puissant service de renseignement turc, qui de l’autre bord des frontières veille au grain pour ne pas permettre que l’Arabie saoudite et au-delà d’elle les États-Unis avancent leurs pions aussi facilement. En ce sens, les tensions entre les terroristes d’al-Nosra et ceux d’Ahrar al-Cham n’ont cessé de s’intensifier ces dernières semaines comme pour prouver qu’en Syrie les intérêts turcs et saoudiens ne sont plus convergents mais bel et bien divergents. Les combats fratricides ont d’ailleurs coûté la vie à des centaines de terroristes de part et d’autre. À ce stade des choses, il est fort possible qu’Ankara finisse par s’ingérer directement dans la bataille pour prendre le parti de ses mercenaires. Ce serait d’ailleurs une aubaine pour l’état-major de l’armée turque qui, selon certaines sources, s’apprête à entrer à Idlib pour empêcher les Kurdes de Syrie de s’installer à Raqqa, non loin des frontières turques.

Mais la donne risque de se compliquer encore pour la Turquie dans la mesure où des milliers de terroristes d’al-Nosra devraient débarquer dans les jours à venir à Idlib, après avoir subi une grosse défaite militaire à Ersal au Liban ainsi qu’au Qalamoun. L’offensive d’envergure du Hezbollah contre les positions des terroristes d’al-Nosra à Ersal s’est soldée par la reddition de leur chef qui a accepté d’être évacué à Idlib, accompagné de ses 5 000 compagnons. Les semaines à venir seront donc lourdes de péripéties pour les parties qui, pendant un temps, se battaient les unes à côté des autres contre l’État syrien, mais qui en sont désormais à s’entre-déchirer pour assurer leurs propres intérêts.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV