Les forces spéciales américaines déployées en Syrie, sont-elles prêtes à faire la guerre? En d'autres termes, s'agit-il de réels combattants prêts à s'engager dans des combats et à imposer "l'autorité US" sur le sol syrien? Les bases militaires américaines en Syrie ne sont pas "opérationnelles " et elles ne le seront jamais.
Cité par Sputnik, le général Raymond Thomas, commandant en chef des opérations spéciales des États-Unis (SOCOM) exprime à sa manière cette inquiétude : " La légitimité de la présence militaire russe en Syrie accorde à Moscou l'influence et le poids nécessaires à nous mettre à la porte. Les Russes disposent d'une assise plus légitime aux yeux des Syriens et cette disposition leur permettra d'expulser les troupes américaines. "
Ces propos ont été commentés par le député syrien, Mahad AlHaj Ali, interrogé par Sputnik. Pour lui, malgré leur abondance dans la région, les bases militaires des États-Unis ne sont pas si " opérationnelles ". Selon lui, les bases militaires US sur la côte ouest de l'Euphrate sont complètement " inoffensives " et ne présentent aucun danger en termes militaires. " En Syrie, les États-Unis ont tenté d'instrumentaliser certains groupes locaux et de s'en servir afin d’avancer leurs plans pour la fédéralisation ou encore le démembrement de la Syrie. Ils comptaient aussi sur ces groupes pour imposer une solution politique à la Syrie. Mais leurs efforts ne semblent pas avoir porté les fruits escomptés ", estime-t-il.
Et le parlementaire d’ajouter : " Les États-Unis cherchent une issue à l’impasse dans laquelle ils s’ébattent depuis 2011. Engagés dans une logique de pressions sur la Turquie, ils cherchent en vain à retirer leurs forces de la Syrie. Quant à Ankara, il est lui aussi engagé dans un bras de fer contre Washington pour le soutien que ce dernier apporte aux Kurdes dans le nord de la Syrie. En ce sens la présence militaire américaine en Syrie relèverait d’un simple spectacle : c’est un épouvantail destiné à brandir sous les yeux des uns des autres pour en tirer des bénéfices politiques. "
Le député revient ensuite sur les déclarations du général américain, Raymond Thomas où il voit " un aveu clair de la part des Américains concernant la légitimité de la présence militaire russe en Syrie " : " ceci dit, le gouvernement syrien n’a pas besoin de cette reconnaissance pour pérenniser son alliance militaire avec la Russie. Les Russes et les Iraniens sont en Syrie sur une demande de l’État syrien qui aspire à entretenir un partenariat sécuritaire durable avec Moscou et Téhéran ".
Pour le parlementaire syrien, le plan américain en Syrie " a totalement échoué " et les Américains se dirigent vers " un vaste retrait de leurs bases militaires de la région du golfe Persique ".
Le ministère syrien des Affaires étrangères insiste ensuite sur le caractère illégitime de la présence des forces étrangères en Syrie et dans la région. " Les bases américaines violent la souveraineté syrienne. C’est une violation à laquelle l’État syrien a parfaitement droit de répondre. Il est vrai que les Américains n’ont aucune influence en Syrie. Cela fait quarante ans que les États-Unis cherchent uniquement à assurer leurs intérêts au Moyen-Orient sur le dos des nations de la région. Après six ans de guerre imposée à la Syrie comment voulez-vous que les Syriens fassent confiance à Washington ? Une chose est sûre : six ans de guerre contre les terroristes ont aguerri les forces syriennes qui ont la capacité d’ouvrir de nouveaux fronts, y compris contre les Américains ", poursuit-il.
Le député syrien a dénoncé Washington qui considère l’ONU " comme étant son arrière-cour " où il est permis de " fouler aux pieds les lois et les réglementations internationales ". " Partant de cette vision, les Américains feront tout pour éterniser la guerre en Syrie pour épuiser les fondements de l’État et de l’armée syriens. Or cette politique est condamnée : sur le plan militaire, les victoires se succèdent et sur le plan politique, les groupes armés ne cessent de se désarmer et de rejoindre la trêve ", ajoute-il.