La chambre basse du Congrès des États-Unis a adopté mardi à plus de deux tiers des voix de nouvelles sanctions contre l'Iran, la Russie, et la Corée du Nord, un projet qui provoque la colère non seulement de Téhéran et de Moscou mais aussi celle de l'Europe, car il permettrait de sanctionner des entreprises européennes. Le vote a été de 419 voix contre 3. Le mois dernier, le Sénat avait voté un projet similaire par 98 voix contre 2.
La proposition de loi, qui doit encore être adoptée par le Sénat, inclut des sanctions contre l'Iran, notamment contre la force défensive iranienne, le Corps des gardiens de la Révolution islamique que les États-Unis accusent de soutenir le terrorisme. Le texte pénalise également la Corée du Nord, pour ses tirs de missiles.
Si le texte parvient à passer la barre du Sénat, ce qui est plus que sûr, il sera envoyé à la Maison Blanche pour être entériné par le président américain. Le ton au Congrès a été particulièrement anti-russe et anti-iranien au moment du vote pour le texte. "Comme l'ont conclu les services de renseignement américains, cet ancien agent du KGB (Poutine, NDLR) a tenté de s'ingérer dans nos élections", a déclaré l'élu républicain Ed Royce. "Si on ne fait rien, la Russie continuera son agression", a-t-il ajouté.
Le texte prévoit aussi un mécanisme inédit qui déplaît à la Maison Blanche: les parlementaires vont s'arroger le droit de s'interposer si jamais Donald Trump décidait de suspendre des sanctions existantes contre la Russie. Quant à l'Iran, ces sanctions constituent un pas de plus dans le sens d'une révocation de l'accord nucléaire signé en 2015 entre l'Iran et les cinq puissances dont les États-Unis. À peine quelques heures après le vote du Congrès, Trump a mis en garde l'Iran contre ce qu'il a qualifié de " manquements iraniens à l'accord nucléaire", accord qu'il a jugé "l'un des pires de l'histoire des États-Unis". Il s'en est à nouveau pris à l'ex secrétaire d'État, Kerry, en qui il voit " le pire négociateur " qu'il ait jamais vu.
L'Europe se ligue contre les sanctions
Fait nouveau, les Européens ne semblent pas vouloir cette fois se laisser faire : de Paris à Berlin en passant par Bruxelles, l'initiative du Congrès américain passe très mal, car elle est unilatérale. Les États membres de l'Union européenne évoqueront d'ailleurs une éventuelle réponse lors d'une réunion mercredi à Bruxelles.