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Israël crée une Armée de la Syrie du sud

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Soldats israéliens se retirant du Sud-Liban en 2000 (Photo d'illustration)

Alors que le Premier ministre israélien dit soutenir la trêve russo-américaine dans le sud de la Syrie, l'inquiétude n'a pas quitté d'un iota le camp israélien depuis son entrée en vigueur, dimanche à midi.

À peine quelques heures après le soutien annoncé par Benjamin Netanyahu au cessez-le-feu dans le Sud syrien, son ministre des Affaires militaires, Avigdor Liberman l'a contredit : " Israël se réserve le droit de préserver sa liberté d'action en Syrie", a-t-il dit lors d'un discours à Ashkelon, une colonie du sud d'Israël. Israël ne s'estime pas lié par la trêve qu'ont signée les États-Unis et la Russie et il agira en Syrie, quand ses intérêts l'exigeront, a-t-il ajouté, cité par Jérusalem Post.

Plus tôt dans la journée, le Premier ministre israélien avait menacé l'Iran sur son compte twitter en affirmant qu'Israël ne tolérera aucune présence militaire du Hezbollah ou de l'Iran en Syrie. Netanyahu s'était implicitement plaint de l'indifférence affichée par Washington et Moscou au sommet du G20 face aux "inquiétudes d'Israël" à ce sujet.

Au sein des milieux militaires, on dresse déjà le contrat d'échec d'Israël en Syrie : en dépit de plus de six ans de guerre par procuration contre l'armée syrienne et ses alliés, force est de constater qu'Israël ne peut rien contre la présence militaire du Hezbollah à ses portes, affirme dans un récent rapport Debkafile, site proche des milieux des renseignements de l'armée israélienne.

Israël déterre d'anciens projets

Face à l'indifférence russe et américaine, certains officiers de l'armée israélienne pensent à "réveiller les vieux démons" : Tel-Aviv projette de créer une "Armée de la Syrie sud" à l'image du corps militaire qu'il avait formé dans les années 80 dans le sud du Liban. Cette armée devrait, selon le projet israélien, se baser dans le sud de la Syrie, sur les frontières avec le Golan occupé et la Jordanie.

Le journal Al Chargh al-Aussat qui reprend cette information affirme que le but de la manœuvre consiste à "contrôler le Hezbollah et ses alliés pro-Iraniens" dans le Golan occupé." La fin de Daech crée un vide que ni la Russie ni les États-Unis ne rempliront jamais, affirme Israël reconnaissant là l'alliance de facto avec Daech. Dans les années 70, Israël a formé une milice qu'il a placée sous le commandement de Saad Haddad, et baptisée "Armée du Liban sud" (1978-2000, date du retrait d'Israël du sud du Liban). Cette milice sanguinaire avait pour mission de provoquer le démembrement du Liban et de séparer le sud du nord dans la perspective d'une annexion à Israël. L'Armée en question a été par la suite placée sous commandement du général libanais Antoine Lahd.

Les officiers qui ont mis en avant ce projet le justifient ainsi : en dépit des coordinations "sécuritaires" qui existent entre Israël et la Russie en Syrie et des contacts téléphoniques directs entre le QG de l'armée israélienne dans le Golan et les bases militaires russes en Syrie, Israël ne peut faire confiance à la Russie. Israël craint une entente "russo-iranienne" qui se fasse dans son dos.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV