Parallèlement à l'accostage de l'USS George W. Bush au port israélien de Haïfa, les sources proches des terroristes en Syrie ont accusé l'armée syrienne d'avoir utilisé du gaz chlore contre "l'opposition" dans la banlieue est de Damas.
La chaîne Al Mayadeen revient sur la concomitance entre les deux événements et écrit: "Cette coïncidence est loin d'être un fruit du hasard alors que les allégations de Washington concernant l'intention du gouvernement Assad de gazer les régions sous contrôle des terroristes, restent dans les mémoires. Cette allégation, on se rappelle fort bien, a provoqué le démenti catégorique de Moscou qui a accusé Washington de chercher un alibi pour déclencher une action militaire contre l'État syrien. S'en est suivi la mise en garde du Kremlin contre la Maison Blanche contre toute tentative de franchir les lignes rouges."
Depuis cette escalade, les chasseurs de l'Otan, surtout les avions de chasse US, ne cessent de survoler la Syrie et de s'approcher des bases militaires russes. Cela a été le cas de la base navale syrienne à Tartous, cible de vols multiples des avions de reconnaissance américains.
Les médias occidentaux ont fait d'ailleurs état du décollage d'un avion de reconnaissance stratégique HAMAL27 qui aurait décollé de la base aérienne américaine sur l'île de Crète en Grèce avant de voler pendant plusieurs heures non loin des côtes syriennes, soit à 40 kilomètres de la base aérienne russe à Tartous. Idem pour un autre type d'avion US, lui aussi stratégique et spécialisé dans la patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine et répondant au nom de Poseidon P-8A, qui aurait quitté vendredi sa base en Italie pour survoler pendant plusieurs heures les eaux internationales, non loin du port syrien de Tartous.
Dans ce véritable ballet de chasseurs, les États-Unis ne sont pas seuls, certains pays membres de l'Otan dont la Norvège y prenant également part.
Bref, le nombre de vols d'espionnage d'origine américaine et otanienne s'est nettement multiplié, selon Aviationist, autour de deux bases aérienne (Lattaquié) et navale (Tartous) russes en Syrie. En une semaine, 15 cas ont été d'ailleurs recensés.
Même au cours de la visite du président syrien à l'aéroport militaire de Hmeimim, visite qui s'est déroulée en compagnie du chef d'État-major de l'armée russe, ces missions d'espionnage n'ont pas cessé, quatre avions de reconnaissance US ayant passé au peigne fin le ciel des régions limitrophes.
Mais pourquoi agir de la sorte ?
Les experts militaires russes estiment que le déploiement du porte-avions USS George W. Bush à Haïfa en Palestine occupée, simultanément à la multiplication du nombre des vols de reconnaissance US, relèvent d'un souci majeur: les États-Unis veulent surveiller dans les détails les activités militaires de la marine russe dans l'est de la Méditerranée, surtout depuis le tir du 30 juin dernier par la marine russe de 18 missiles Kalibr contre les positions terroristes. Cette frappe balistique a eu lieu depuis la base navale de Tartous. Mais est-ce un signe avant-coureur pour une action militaire américaine en Syrie ?
Les experts russes n'en sont pas sûrs: pour eux, c'est là une manœuvre de diversion signée "Donald Trump". En effet, à l'approche de sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine, les 7 et 8 juillet, en Allemagne, Trump cherche à faire une démonstration de force et s'offrir une marge de manœuvre plus importante pour pouvoir mieux "marchander".
Mais novice qu'il est en politique internationale, Trump ignore une chose: Poutine n'est pas l'homme à se résigner, surtout qu'il jouit d'une "alliance solide" avec la partie la plus forte en Syrie et qu'il contrôle des pans entiers de la terre, de la mer et du ciel syrien.