La députée du Pas-de-Calais et présidente du Front national était entendue ce vendredi par les juges du Pôle financier dans le cadre de l’enquête sur des soupçons d’emplois fictifs d’assistants au Parlement européen.
L’étau judiciaire se resserre autour de la présidente du Front national et nouvelle députée du Pas-de-Calais. Ce vendredi après-midi, Marine Le Pen, mise en cause dans une enquête sur les assistants parlementaires d’eurodéputés FN, a été mise en examen pour « abus de confiance » par les juges du Pôle financier, a indiqué son avocat. Elle s’était rendue un peu plus tôt à une convocation des magistrats où elle a été entendue.
Marine Le Pen fait partie des 17 élus européens du FN, dont son père Jean-Marie Le Pen et son compagnon Louis Alliot, à être visés par une enquête ouverte en France en 2015, qui porte sur une quarantaine d’assistants. Les juges cherchent à déterminer si le parti d’extrême droite a mis en place un système généralisé pour rémunérer ses permanents avec des crédits européens, en les faisant salarier comme assistants de ses eurodéputés, mais sans que leur travail ait un lien avec les activités du Parlement européen.
Le préjudice pour le Parlement européen s’élèverait à près de cinq millions d’euros de 2012 à 2017, d’après des chiffres communiqués par l’institution européenne. Après avoir refusé de répondre à toute convocation de la justice pendant la campagne électorale, Marine Le Pen, vaincue le 7 mai par le centriste Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle, avait annoncé la semaine dernière avoir pris rendez-vous avec les juges, sans préciser de date.
À la suite d’une dénonciation d’une eurodéputée FN, Sophie Montel, le parquet de Paris a par ailleurs ouvert en mars une enquête préliminaire pour « abus de confiance », visant 19 eurodéputés français issus d’autres partis, dont six du parti centriste MoDem présidé par François Bayrou. Cette affaire a conduit la semaine dernière trois ministres de la formation centriste, François Bayrou, Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard à quitter le gouvernement.
Avec Le Figaro