Les États-Unis, la Russie et l’Iran sont les seuls pays au monde à avoir mené dernièrement des attaques au missile de moyenne et longue portée contre des cibles hors de leur territoire. Nous allons expliquer en détail les tirs de missiles russe, américain et iranien en décrivant les objectifs, la conformité avec les normes internationales et la réussite ou l’échec de chacun.
Missiles russes
La Russie est le premier pays qui a effectué une vaste attaque aux missiles de croisière contre Daech, le 20 novembre 2015, à partir de sa flotte dans la mer Caspienne. 18 missiles de croisière ont frappé sept cibles des terroristes dans les provinces de Raqqa, Idlib et Alep en Syrie, détruisant 11 sites du groupe terroriste en Syrie.
Les missiles russes ont parcouru, selon les officiels russes, 1 500 kilomètres au-dessus de l’Iran, puis de l’Irak, au sud de Mossoul. Les missiles de croisière de type Kalibr peuvent frapper des cibles situées à une distance de 2 000 km.
Selon le ministère russe de la Défense, toutes les cibles ont été détruites y compris les unités d'artillerie et les ateliers de fabrication d'armes appartenant aux terroristes.
Missiles américains
Le 7 avril dernier, deux destroyers de la marine américaine (USS Porter et USS Ross) ont tiré 59 missiles de croisière Tomahawk non pas sur les positions des terroristes, mais sur l'aérodrome syrien d'al-Chaayrate dans la province de Homs.
Le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, a annoncé que ni Damas ni Moscou n'avait été averti au préalable de l’attaque, ce qui est contraire à la loi internationale.
En outre, la Russie en tant que partenaire du gouvernement légitime syrien a qualifié les actions américaines de violation manifeste du Mémorandum sur la compréhension et la prévention des incidents de vol et de la sûreté aérienne que Moscou et Washington avaient signé pour l'espace aérien syrien en 2015.
L’aspect technique
Selon les sources, seuls 23 missiles sur 59 ont atteint la base aérienne syrienne. Qu’est-il advenu des 34 autres Tomahawk ? La réponse, c’est une vidéo diffusée par Al-Alam qui pourrait l’apporter: la DCA syrienne a intercepté et détruit les 34 missiles Tomahawk avant qu’ils n’atteignent la base aérienne d’al-Chaayrate.
Certains analystes relèvent le rôle des radars russes qui seraient immédiatement entrés en fonction, après le tir du premier missile.
Le bombardement a néanmoins détruit un dépôt de matériel, une structure d'entraînement, un réfectoire, six avions MIG-23 en cours de maintenance dans des hangars et une station radar. Le bilan des tués est 10 soldats ainsi que neuf civils dont des enfants, a fait savoir la Syrie.
Missiles iraniens
L’Iran a tiré six missiles de type Zolfaqar d'une portée de 650 kilomètres contre les QG des terroristes dans la province de Deir ez-Zor en Syrie.
Il s’agit de missiles de moyenne portée qui ont été tirés vers plusieurs lieux de rassemblement des terroristes à Deir ez-Zor "en réaction aux attaques terroristes du 7 juin de Téhéran".
Cette riposte très précise aux attentats du 7 juin de Téhéran revendiqués par Daech a prouvé les capacités balistiques de l’Iran: ses missiles ont parcouru une distance de 650 kilomètres en traversant le ciel des villes irakiennes de Ninive, Erbil et Kirkouk, avant de s'abattre sur des bâtiments qui abritaient les QG des terroristes.
Selon le porte-parole de la diplomatie iranienne, Bahram Qassemi, la frappe balistique iranienne contre les positions de Daech a été lancée en parfaite coordination avec le gouvernement syrien.
Pour le journal israélien Haaretz, «il s’agit d’une démonstration de force». Selon le journal israélien Yediot Aharonot, l’Iran s’est imposé, par ces attaques aux missiles, comme étant «une puissance mondiale» en bonne et due forme.
Le journal semble apprécier la haute précision avec laquelle les missiles iraniens ont été tirés depuis une distance de 650 km, «ce qui assure à l’Iran une grande capacité dissuasive à l’échelle d’une véritable puissance militaire régionale, voire mondiale». «Or, jusqu’ici, la Russie et les États-Unis étaient les seuls pays à avoir tiré des missiles avec une si grande précision au Moyen-Orient», souligne Yediot Aharonot.
Avec les médias