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Les USA, victimes de leur folie de grandeur

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
"Les États-Unis ont cru faussement pouvoir diriger seuls le monde", déclare le président Poutine. (Photo d'illustration)

Au cours d'un entretien accordé au cinéaste américain Oliver Stone, qui a tourné le documentaire The Putin Interviews (Conversations avec Poutine) diffusé en première mondiale sur la chaîne américaine Showtime (groupe CBS), le président russe explique comment les États-Unis sont tombés dans le piège russe. 

Oliver Stone (G) a eu quasiment 50 heures d'entretien avec Vladimir Poutine (D), lors de douze rencontres qui s'étalent sur deux ans à travers la Russie. ©Showtime

Selon le président russe, "les États-Unis sont tombés dans le piège de leurs illusions": "Après l'effondrement de l'Union soviétique, les États-Unis se sont hissés en porte-étendard du monde civilisé et ont cru pouvoir diriger seuls le monde. Or, les complications n'ont pas tardé à apparaître et à remettre en cause cet excès de confiance." 

Sputniknews qui rapporte cette information ajoute: "Après l'écroulement de l'URSS, les États-Unis se sont leurrés puisqu'ils ont cru être les seuls à pouvoir prendre le gouvernail et à diriger le monde. Ils se sont crus en droit d'agir de leur propre chef sans avoir un jour à rendre des comptes. Or ce fut là, le grand piège dans lequel les États-Unis sont tombés. Placé dans un tel contexte, n'importe quel pays ou individu pourrait finir par commettre des erreurs, car placé dans cette logique, on se croirait indépendant au point de croire ne plus avoir besoin de points de vue d'autrui, de ne plus avoir besoin de dialoguer avec." 

Les analystes politiques relèvent d'ailleurs l'impasse dans laquelle se trouvent les États-Unis. 

Les États-Unis se sont piégés au Moyen-Orient dans une série de relations triangulaires, où chaque progrès relatif dans une direction entraîne un recul dans une autre, et ce pour le plus grand bénéfice de la Russie. Washington a longtemps profité de l’apparente contradiction entre son soutien massif à Israël, d’une part, et ses relations privilégiées dans le monde arabe, d’autre part.

En effet, les dirigeants arabes, sur le modèle de l’Égyptien Sadate, étaient plutôt tentés de se concilier avec les faveurs américaines, afin de contenir Israël, que par la posture inverse. C’était l’ère de la Pax Americana et d’une hégémonie faussement bienveillante. Mais l’invasion de l’Irak par George W. Bush et puis la politique syrienne d’Obama ont dégradé cette position dominante, enlisant les États-Unis dans une série de relations à somme nulle. Les politiques de Donald Trump ne font qu’aggraver cette situation, dont la Russie bénéficie directement. Le cas de la crise Qatar/Arabie est un exemple.

"Trump a été incapable de relancer les relations avec l’Arabie saoudite, marquées par la défiance sous Obama, sans compromettre en retour un partenariat multiforme avec le Qatar. La campagne déclenchée par Riyad et Abou Dhabi contre Doha, juste après la visite de Trump en Arabie, a été encouragée par la Maison Blanche.

Or, le Qatar offre gracieusement aux États-Unis la base stratégique d’Al-Udeid, essentielle dans la lutte contre Daech, où des milliers de militaires américains sont stationnés. Au lieu de prendre l’initiative d’un apaisement dans la crise entre les pétromonarchies, Washington laisse le Koweït pour l’heure en première ligne d’une éventuelle médiation. La Russie ne pouvait rêver d’un environnement plus favorable pour pousser ses intérêts dans le golfe Persique. L’engagement de la Turquie en faveur du Qatar fait aussi le jeu de Moscou, soulignent les analystes. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV