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Le Pentagone menace la Résistance

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les combattants des Hachd al-Chaabi déployés dans le sud ouest de la ville de Mossoul; le 28 avril 2017©AFP

Le Pentagone menace désormais très clairement les forces de la Résistance : " la présence des alliés de l'armée syrienne dans le sud du pays constitue une menace pour la coalition dirigée par les États-Unis, ce qui a d'ailleurs poussé cette coalition à élargir ses capacités de combat", a affirmé le porte-parole militaire de la coalition US en Irak et en Syrie, le colonel Ryan Dillon. 

Reuters qui reprend cette information évoque la ville d'al-Tanf, cette localité située en Irak, près des frontières avec la Syrie et la Jordanie dont s'approchent les forces de Mobilisation populaire irakiennes du côté irakien et les forces de l'armée syrienne et du Hezbollah du côté syrien. " Il y a des signes manifestes d'une réelle montée des tensions dans la mesure où les États-Unis ont construit à Al-Tanf des bases militaires qui abritent les forces spéciales US et britanniques".

Le 5 mai dernier, un convoi militaire de l'armée syrienne chargé d'armes et de munitions qui se dirigeait vers le désert de Syrie a été pris pour cible des frappes US. Ce convoi traversait le nord-ouest d'Al-Tanf. "Nous allons renforcer notre présence et nous sommes prêts à faire face à n'importe quelle menace venue de la part des alliés de Damas, a affirmé Dillon en allusion claire aux Hezbollahs libanais et irakien. 

 Le colonel Ryan Dillon, porte-parole de la coalition US en Syrie et en Irak (Photo d'archives)

Dillon a tenté de minorer la forte présence des combattants du Hezbollah dans le sud de la Syrie ( qui fait partie des quatre zones de désescalade, NDLR ) où ce dernier est présent dans des régions stratégiques telles que Qalamoun, Quneitra, ou encore le Golan syrien occupé. Cette semaine, l'armée américaine a largué par avion, quelque 90.000 tracts dans cette zone où elle mettait en garde le Hezbollah et d'autres groupes armés et alliés de la Syrie contre "toute tentative visant à s'emparer d'al-Tanf" : n'importe quelle démarche dans ce sens sera considérée par nous comme étant un acte hostile et nous allons défendre nos troupes, lit-on dans ce tract. " Vous êtres dans la zone de désescalade, quittez-la au plus vite, énoncent d'autres tracts.

Mardi, le porte-parole du Pentagone, James Davis, avait reconnu la présence "inquiétante" des patrouilles du Hezbollah, non loin d'al-Tanf. " On ne sait pas si les forces iraniennes sont présentes ou pas dans cette région, mais on sait que ce sont les Iraniens qui les (Hezbollah et autres alliés de l'armée syrienne, NDLR) arment et soutiennent", a ajouté Davis.

Pour de nombreux experts, les agissements militaires américains à al-Tanf sur les frontières syro-irakiennes renvoient au plan qui consiste à endiguer la possible fusion des Hachd al-Chaabi irakiens d'une part et l'armée syrienne et le Hezbollah libanais de l'autre. Cette fusion permettra la formation d'une puissante armée capable de combattre efficacement Daech et d'imposer un nouveau rapport de force dans la région la plus convoitée de la planète par les grandes puissances.

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Un premier paramètre à tenir en compte serait "une démonstration de force inouïe de l'armée irakienne et syrienne", soit deux armées nationales que les États-Unis ont tout fait pour anéantir. Mais ce n'est pas tout : une victoire syro-irakienne contre le terrorisme discréditerait de facto toute présence militaire américaine dans la région. Un troisième facteur qui inquiète les Américains serait la perspective d'une disparition "avant terme " de Daech : les forces syriennes et les Hachd al-Chaabi pourraient se rejoindre dans le contexte où l'Amérique n'a pas encore trouvé de remplaçant pour Daech, qui agonise à Al-Anbar et à Ninive ( Irak) tout comme à Raqqa et à Deir ez-Zor en Syrie. Il y a là pour Washington un "réel vide géostratégique" propre à faire capoter le plan US dit du "grand Moyen-Orient". 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV