Les évolutions se précipitent sur le terrain de combat en Syrie depuis que la Russie a déployé ses forces spéciales et ses parachutistes dans la province de Sweida, en prévision d'une offensive que la Jordanie, secondée par les Américains et les Britanniques, s'apprête à lancer contre le sud de la Syrie.
Le déploiement des forces spéciales russes a fait suite aux frappes aériennes US visant un grand convoi militaire syrien sur les frontières avec l'Irak et la Jordanie, convoi destiné aux forces engagées dans les combats contre Daech en plein désert de Syrie, non loin du point de passage d'al-Tanaf.
Les frappes US qui ont coûté la vie à des soldats et des civils ont poussé la Russie à convoquer en urgence son conseil de sécurité que présidait le président Poutine en personne. L'armée russe a décidé de renforcer sa présence aux côtés de l'armée syrienne et du Hezbollah.
Dans la foulée, des informations concordantes font état de la décision de Moscou d'envoyer en Syrie, un contingent militaire composé de 60.000 musulmans originaires du nord du Caucase. Il s'agit de musulmans tchétchènes et ingouches qui devraient s'engager militairement en Syrie en appui à la présence militaire russe.
Cette information est diffusée alors que l'AP affirme que les États-Unis ont proposé un plan à Moscou pour la gestion des régions pétrolifères de la Syrie. Ce sont des régions où les terroristes placés sous commandement US combattent à la fois Daech et l'armée syrienne.
Le chef d'état-major de l'armée US, Joseph Dunford, qui a évoqué le plan, n'a pas donné davantage d'explications. Il semblerait que les États-Unis cherchent à éviter tout conflit avec la Russie dans la région qui s'étend de Deir ez-Zor à l'Euphrate.
Les Américains veulent de toute évidence n'avoir à combattre que l'armée syrienne et le Hezbollah. Reste à savoir si les Russes seraient prêts à lâcher la proie pour l'ombre et à choisir un compromis avec les États-Unis plutôt que de consolider leur présence au Moyen-Orient via la poursuite de leurs coopérations avec l'Iran, la Syrie et le Hezbollah.
Le récent déplacement du secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale d'Iran en Russie laisse croire que Moscou a plutôt choisi la seconde option.