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Ce qu'Israël veut demander à Trump

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un soldat israélien vise les positions de l'armée syrienne sur les hauteurs du Golan en soutien aux terroristes d'al-Nosra. ©Al-Alam

Daech est très actif aux portes d'Israël mais ce ne sont pas les terroristes takfiristes, plutôt en bons termes avec Tel-Aviv, qui l'inquiètent. La principale préoccupation du régime israélien, c'est le Hezbollah, allié d'Assad et au-delà du Hezbollah, c'est l'Iran. 

Avi Ditchter, président de la commission des relations étrangères à la Knesset©BBC

Depuis longtemps, le président américain n'a cessé de prôner la lutte contre Daech à titre de l'une des priorités de Washington. Est-il prêt à changer de priorité et à placer en ligne de mire, l'Iran, le Hezbollah voire la Russie, en lieu et place de Daech? 

En tout état de cause, Avi Ditchter, président de la commission des relations étrangères à la Knesset et ancien directeur de Shin Bet (Servive de sécurité intérieure israélien) est très clair : ce n'est pas Daech contre qui il faudrait lutter : " Daech va disparaître tôt ou tard car il a perdu beaucoup de sa force. Ce qui présente une menace aujourd'hui, c'est l'Iran qui pose une grave menace à l'ensemble de la région". 

Ditchter a exprimé la crainte qui est celle d'Israël à avoir à affronter avec le Hezbollah, groupe "contre qui Israël est entré en guerre il y a dix ans et s'est abattu pendant un mois". Cet aveu d’impuissance face à un Hezbollah désormais bien aguerri en Syrie s’est conjugué d’ailleurs d'un terme récurent dans le discours de Ditchter, " chiite". Tout au long de son allocution, l’ex-agent israélien, a tenté de mettre l’accent sur le caractère chiite du Hezbollah, pour bien affirmer que Tel-Aviv est en guerre contre le chiisme, « plus dangereux que Daech ».

Depuis 2011, et le début de la guerre en Syrie, Israël lorgne du côté des hauteurs du Golan syrien qu’il occupe depuis 1967 et il veut que sa soi-disant souveraineté y soit reconnue, bien que l’ONU s’y oppose fermement. Israël a exigé à Trump qu’il soit le premier à avoir à reconnaître cette souveraineté. Les conseillers de Trump n’ont rien dit pour le moment à ce sujet mais ils affirment vouloir durcir les sanctions contre l’Iran.

Selon Israël, la donne militaire en Syrie a changé depuis 2015, quand la Russie s’est engagée militairement aux côtés de l’armée syrienne. Israël ne peut nier le fait que l’armée syrienne va de victoire en victoire. Des milliers de combattants du Hezbollah, secondés par l’Armée de l’air russe, ont repris le contrôle des pans entiers du territoire syrien. Ces territoires libérés représentent pour Israël un sujet de préoccupation majeure car «  c’est là que l’Iran pourrait dresser des bases militaires ».

Pour les analystes politiques, il s’agit là d’un prétexte qui permettrait à Tel-Aviv de justifier sa politique expansionniste sinon l’Iran a affirmé à plus d’une reprise n’avoir nullement intention de construire des bases militaires en Syrie.

Une chose est sûre : même si les terroristes takfiristes attaquent les soldats israéliens dans le Golan occupé, c’est contre le Hezbollah que le régime israélien compte agir : après tout, Tel-Aviv soutient depuis 2011 le Front al-Nosra et l’utilise contre l’armée syrienne et ses alliés. La prochaine guerre d’Israël ne sera pas contre le terrorisme wahhabo-takfiriste mais contre le Hezbollah car c’est cette « force » qui menace de contrer ses plans dans la région. Reste à savoir si oui ou non Trump l’accompagnera ou pas.  

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV