Washington vit l’une de ces tempêtes politiques que la capitale des États-Unis affectionne tout particulièrement. L’affaire témoigne d’une administration républicaine plus chaotique que jamais depuis l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche. Par une lettre de quatre lignes signifiant à James Comey qu’il était incapable d’assurer sa mission, M. Trump a limogé, mercredi 10 mai, le directeur de la police fédérale (le FBI).
Le limogeage du patron du FBI James Comey n’a pas seulement provoqué une onde de choc politique à Washington. Il révèle aussi une communication cacophonique de l’administration de Donald Trump.
La semaine a été particulièrement compliquée pour le nouveau président américain et pour ses communicants, poussant le milliardaire sur Twitter - son canal médiatique préféré - à menacer de supprimer le sacro-saint briefing quotidien de la Maison Blanche, scruté aux États-Unis et dans le monde entier.
Devant la tempête politique qu’a déclenchée mardi le renvoi brutal de James Comey, la presse américaine et l’ancienne équipe de communication de l’ex-président Barack Obama, que Donald Trump accuse de lui être hostile, ont dénoncé ces couacs et le manque supposé de « crédibilité » de la présidence de l’homme d’affaires.
Il faut dire que la Maison Blanche s’est enferrée dans des explications hasardeuses et des justifications contradictoires au limogeage, rarissime, du chef du FBI.
Le président l’a d’abord justifié par le comportement de M. Comey à la fin de l’enquête sur les emails de Hillary Clinton, juste avant la présidentielle de novembre.
Mais M. Trump a ensuite brutalement changé de version en affirmant qu’il avait de toute façon l’intention de se séparer du premier policier des États-Unis. Il a même lié sa décision à l’affaire de la collusion supposée de la Russie avec son entourage sur laquelle le FBI enquête. « Une histoire inventée », selon le président des États-Unis.
Donald Trump a aussi sommé sur Twitter l’ex-directeur du FBI de se taire, de ne pas faire fuiter d’informations sur son limogeage. Il l’a menacé en évoquant des enregistrements de leurs conversations.
Avant même que Trump ne prenne ses fonctions, de nombreux critiques ont soutenu que sa présidence n’entraînerait que des divisions profondes dans le pays. Si l’opposition démocrate, minoritaire au Congrès, dénonce une décision arbitraire et contraire au jeu de la démocratie, nombre d’élus républicains s’interrogent aussi sur le bien-fondé de la décision de M. Trump.
Antoine Charpentier, analyste politique et Laurent Louis, ancien député belge nous donnent plus d’infos à ce sujet.