Le Hezbollah libanais estime que la prochaine visite du président américain, Donald Trump, en Arabie saoudite fait partie du projet américain de créer « une cellule d’opération » contre l’Iran. Les personnalités du Hezbollah ont qualifié ces tentatives « inefficaces » et de « signes de faiblesse ».
Le président Trump effectuera, dans une semaine, sa première tournée internationale et visitera la capitale saoudienne Riyad où il s’entretiendra avec les autorités saoudiennes et les hauts dirigeants de certains autres pays arabes.
Au Liban, Mohammad Raad, haut membre du Hezbollah et chef de la fraction de la Résistance, a affirmé dans un discours au Parlement que la visite de Trump en Arabie saoudite avait pour objectif de créer « une cellule d’opération centrale » contre l’Iran et ses alliés.
Lors d’un discours, dimanche 14 mai, M. Raad avait déclaré à Nabatieh : « Avant la guerre de 1996, des chefs d’États qui s’étaient rassemblés à Charm el-Cheikh (Égypte) ont décidé de nous attaquer, sans pour autant parvenir à leurs desseins. Ils se sont réunis encore en 2006 et déclenché une guerre d’envergure contre la Résistance libanaise, et encore une fois, ils ont échoué. »
Nawaf Moussavi, membre de la fraction de la Résistance, a, lui aussi, prononcé un discours à l’adresse de ceux qui, après l’allocution de Hassan Nasrallah concernant le retrait des forces du Hezbollah des frontières de l’est du Liban, se sont fait des illusions : « Le Hezbollah est toujours omniprésent. Ce retrait signifie que la mission des forces du Hezbollah est terminée et qu’elle a été relayée aux habitants de la région. »
« Se réunir sous l’aile des États-Unis n’est pas une preuve de pouvoir. Au contraire, cela montre l’impuissance des pays arabes qui n’ont pas d’autre choix que de se plier devant le plan de Trump, qui consiste à mettre fin au conflit israélo-palestinien via le compromis », a-t-il indiqué.
M. Moussavi a prévenu que si les puissances occidentales et leurs alliés israéliens et arabes parvenaient à démolir l’Autorité palestinienne, 1,2 million de Palestiniens habitant les territoires de 1948 seraient menacés d’exode.
Soulignant le fait que la Résistance œuvrera jusqu’à l’anéantissement du régime de Tel-Aviv, il a déclaré qu’en aucun cas, il n’y aurait de compromis avec Israël ; une résignation serait synonyme du dépeçage de tous les pays arabes en fonction de leur race, religion et appartenance tribale, et susciterait une guerre qui pourrait durer des centaines d’années.
Cheikh Nabil Qarouq, membre du comité central du Hezbollah, a pour sa part estimé que la future réunion de Donald Trump avec les chefs d’États arabes était une insulte aux nations arabes, car elle aura pour objectif de monnayer la cause palestinienne et de renforcer le soutien à l’agression saoudienne contre le Yémen.
« Cette réunion ne profitera pas au Liban. Notre pays ne s’alignera jamais sur l’axe de Washington-Riyad et ne pliera jamais l’échine devant leur diktat. La victoire du Liban face à l’ennemi israélien et les terroristes takfiristes a redonné de la dignité à notre peuple. Nous ne soutiendrons jamais la guerre de l’Arabie saoudite contre le Yémen et resterons sous haute vigilance face au régime sioniste. »