Selon le journal turc Hürriyet, la Turquie envisage de construire un mur le long de ses frontières avec l'Iran pour éviter des infiltrations des "terroristes du PKK".
L'argument semble boiteux dans la mesure où le Pejak, une branche se revendiquant du PKK, est complètement maîtrisé sur le territoire iranien.
Dans un article, l'éditorialiste Abdulkadir Selvi dit avoir appris des sources officielles "de possibles changements" dans la politique du gouvernement turc à l'égard de ses voisins après le référendum sur la Constitution. Le journaliste qui cite "un responsable anonyme" fait part de l'intention d'Ankara de construire un mur sur ses frontières avec l'Iran pour faire face à ce qu'il qualifie de "nouvelle génération de menace terroriste". Selvi mentionne les éléments du PKK comme étant le "représentant de cette nouvelle forme de menace" sans donner davantage d'explication.
" La Turquie devra construire cette barrière exactement pour les mêmes raisons qui expliquent la construction d'un mur le long de ses frontières avec la Syrie ", ajoute Selvi. Étrange comparaison puisque la Syrie est un pays assailli de toute part par les terroristes qui l'ont transformé en leur principal foyer d'extension.
L'éditorialiste se lance ensuite dans des spéculations totalement infondées en prétendant que "des milliers de combattants du PKK" sont actifs dans des camps sur les frontières avec l'Iran et c'est à partir de ces camps que ces terroristes pourront s'infiltrer sur le territoire turc: " Quelque 800 à 1 000 terroristes se trouvent dans ces camps où ils sont entraînés et d'où ils lancent des attaques avant de les regagner."
Toujours selon le journaliste, le gros de l'ouvrage, long de 70 kilomètres, sera construit entre les deux localités d'Agrî et Igdîr, non loin du plus important passage frontalier iranien vers la Turquie, Bazargan. Mais cette délimitation n'en reste pas là, puisque le gouvernement turc compte veiller au reste de ses frontières avec l'Iran à l'aide des files barbelés et des tours de surveillance.
Mais que suggère la Turquie via une telle initiative ?
Alors que le volume d'échange commercial de part et d'autre dépasse les 14 milliards de dollars par an et que les touristes iraniens choisissent comme leur seconde destination préférée la Turquie, cette information a suscité de nombreuses questions.
Impliquée à fond dans la guerre contre l'État syrien depuis 2011, la Turquie s'est transformée elle-même en un havre de paix pour les terroristes takfiristes voire un exportateur de la terreur. L'initiative semble s'inscrire dans une perspective de coordination avec les régimes arabes qui, sous la houlette des États-Unis et d'Israël, se promettent de former une coalition pour "abattre l'Iran" .