France : début du vote pour le second tour de l’élection présidentielle.
Emmanuel Macron, 39 ans, ancien banquier d’affaires chez Rothschild et ex-ministre de l’Économie du président socialiste sortant François Hollande, arrivé en tête au premier tour, est donné largement favori par les derniers sondages qui le créditent de 61,5 à 63 % des voix, contre 37 à 38,5 % pour la candidate anti-immigration et anti-mondialisation Marine Le Pen, âgée de 48 ans.
Au fil d’une campagne riche en rebondissements, les ténors qui occupaient la scène politique depuis une décennie sont tombés les uns après les autres. Pour la première fois depuis près de 60 ans, les deux grands partis traditionnels de la gauche (le Parti socialiste) et de la droite (Les Républicains) sont écartés du second tour de l’élection.
Les bureaux de vote ont ouvert à 6 h GMT et les derniers fermeront leurs portes à 18 h GMT. Sur les quelque 47,5 millions d’électeurs, seuls 68 % des personnes interrogées se disent certaines d’aller voter et le taux de participation constituera une donnée cruciale.
La campagne de l’entre-deux-tours, particulièrement tendue, s’est achevée vendredi sur un nouveau soubresaut, avec la publication sur les réseaux sociaux de plusieurs dizaines de milliers de documents internes de l’équipe de M. Macron, via un lien diffusé par le site WikiLeaks, et abondamment relayés par l’extrême droite sur Twitter.
La Commission nationale de contrôle de la campagne présidentielle a demandé aux médias de ne pas relayer le contenu de ces documents, « obtenus frauduleusement » et auxquels ont été « mêlées de fausses informations ».
L’entre-deux-tours a été marqué par des ralliements en masse, de gauche et de droite, à M. Macron, pour faire barrage à Mme Le Pen. Mais la mobilisation populaire a été quasi inexistante et dans les rangs de la gauche radicale, certains refusent de « choisir entre la peste et le choléra ».
Les deux prétendants assurent incarner le renouvellement du paysage politique, mais Emmanuel Macron défend le libre-échange et veut approfondir l’intégration européenne, comme le faisaient déjà tous ses prédécesseurs, quand Marine Le Pen dénonce la « mondialisation sauvage » et l’immigration et souhaite un « protectionnisme intelligent ».